NETTALI.COM - Deux ans de prison ferme, c’est la peine que risquent les deux députés du Pur, attraits à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, pour coups et blessures volontaires et menaces de mort sur la personne de leur collègue, Amy Ndiaye Gniby. Cette dernière leur réclame 500 millions de FCfa à titre de dommages et intérêts. Ils seront fixés sur leur sort le 26 décembre prochain.

Les deux députés du Pur, Massata Samb et Mamadou Niang ont comparu, ce lundi 19 décembre 2022, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour coups et blessures volontaires sur une personne vulnérable ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 23 jours et menaces de mort. Des accusations que les deux députés ont cependant battues en brèche.

« Je ne l’ai pas giflée. Elle a proféré des propos injurieux contre mon guide religieux. En fait, j'ai juste arraché son foulard, mais je ne l'ai pas giflée. Je m'en suis limité là, avant que des députés ne me retiennent et me tirent vers eux . Et là, je suis parti. Je n’avais pas pris la décision de la frapper parce que c'est une femme. En plus, si je l'avais battue, on allait parler d'une autre Amy Ndiaye. Je tentais juste d'arracher son foulard. Elle ne cessait de nous insulter », a expliqué Massata Samb.

Pour sa part, Mamadou Niang lui, a soutenu avoir quitté sa place afin de les séparer. A l’en croire, il n’a pas donné de coup de pied à la dame. « Je voulais récupérer la chaise et comme elle venait à toute allure, nous sommes tombés par terre. Je n'ai pas porté ma main sur elle. Je ne lui ai pas donné de coup de pied. Mon pied l'a accidentellement atteinte. Nous sommes juste tombés l'un contre l'autre lorsque je suis allé les séparer », a-t-il expliqué.

L’avocat de la partie civile, de son côté, regrette que les prévenus nient les faits, alors qu’il existe des vidéos qui les attestent. « Cette affaire a soulevé un tollé national et international. Il est clair que Samb lui a porté un coup sur la joue et Niang au ventre. Ce qui l'a propulsée au sol. Ils ont menacé Amy Ndiaye Gniby allant jusqu'à lui interdire d'assister aux séances », a plaidé l’avocat de la partie civile.

Ce dernier estime en effet qu’il y a une circonstance aggravante parce que sa cliente s'est retrouvée avec un risque d'avortement. " l’Assemblée nationale n’est pas un ring de boxe, ni une arène.", fait-il remarquer.  Avant d'ajouter que les députés devaient faire preuve d'exemplarité. Et les avocats de la partie civile, de faire remarquer qu'Amy Ndiaye Gniby était députée de la 13e législature et n’avait jamais eu de problèmes avec ses collègues.

« Elle est tombée en syncope. Et il a fallu l'intervention des sapeurs-pompiers avant d'être emmenée à la maternité de l'hôpital principal. Elle risquait un avortement parce qu'elle a eu un décollement de l'utérus. C'est la semaine passée qu'elle est sortie. Et le médecin lui a demandé de ne pas bouger et c'est pour cela qu'elle n'est pas venue aujourd'hui. Elle ne peut pas se déplacer », a ajouté Me Boubacar Cissé.

D’après lui, les faits sont graves et il faut sévir parce que c'est la seule manière pour que l’Assemblée retrouve son lustre d'antan. Aussi, Amy Ndiaye réclame-t-elle un montant de 500 millions de francs CFA pour réparation du préjudice subi.

Dans son réquisitoire, le parquet pense que le sursis ne peut pas être appliqué aux députés. Il faut, selon lui, les déclarer coupables de coups et blessures volontaires sur une personne vulnérable et de menaces de mort. Et pour la peine, il a requis 2 ans de prison ferme.

Les avocats de la défense ont eux, plaidé la relaxe. Ils ont également demandé que la dame soit déboutée de sa demande "faramineuse."

L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 26 décembre prochain.