NETTALI.COM - "Sur 125 personnes décédées, 32 sont des enfants, dont le plus jeune est âgé de deux ou trois ans", a indiqué, à l’AFP, Nahar, un responsable du ministère de la Femme et de la Protection de l’enfance, après la bousculade meurtrière au stade Kanjuruhan de Malang, en Indonésie, ce samedi. Le bilan pourrait s’alourdir puisque le mouvement de foule a fait 300 blessés dont certains dans un état grave. Ils seraient entre la vie et la mort.

Face à la colère du public, les premières sanctions sont tombées ce lundi, 3 octobre, avec le limogeage du chef de la police de la ville de Malang, Ferli Hidayat, et la suspension de 9 policiers, selon le porte-parole de la police nationale Dedi Prasetyo.

Au moment où la police est accusée d’avoir agi de "manière excessive", plusieurs groupes de défense des droits de l’Homme sont montés au créneau, exigeant "une enquête indépendante". "Ces pertes de vies humaines ne peuvent rester sans réponse", a souligné Amnesty International dans un communiqué.
Human Rights Watch a demandé à la Fédération internationale de football (FIFA) de procéder à sa propre enquête et de la rendre publique. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a qualifié le drame de "tragédie au-delà de l’imaginable".

Le chef de la police de la ville démis

"S’il n’y avait pas eu de gaz lacrymogènes, il n’y aurait peut-être pas eu de chaos", estime Choirul Anam, membre de la Commission nationale pour les droits humains, lors d’un briefing. Le drame aurait eu lieu quand des fans de l’équipe locale, Arema FC, ont pénétré sur le terrain après la défaite de leur équipe (3 à 2) contre celle de Persebaya Surabaya, la ville voisine.

La police a réagi en tirant des volées de gaz lacrymogènes vers les gradins bondés du stade, plein avec 42 000 spectateurs présents, obligeant les spectateurs à se précipiter en masse vers des portes étroites où nombre d’entre eux ont été piétinés et étouffés, selon des témoins dont Andika, fan de foot de Malang, qui a refusé de donner son nom de famille. Mais, il réclame "justice pour les supporters disparus" martelant que "certains doivent rendre des comptes. Qui doit être condamné ?".

"Des femmes et des enfants s’entassaient les uns sur les autres", a enfoncé Eko Prianto, 39 ans, à l’AFP, soulignant qu’il s’est "précipité vers la police et les soldats pour qu’ils aident" mais "il n’y avait aucun secouriste en vue. La police n’a pas aidé et un soldat a menacé de me battre".
En face, la police, dont deux agents ont été tués lors du drame, a décrit l’incident comme une "émeute".

L’enquête se poursuit

La commission d’enquête mise en place a analysé les images de caméras de surveillance pour identifier des "suspects qui ont procédé à des destructions". Ses membres ont aussi interrogé 28 policiers sur les accusations portées contre eux dont l’usage des gaz lacrymogènes. Les résultats sont attendus dans les "deux ou trois semaines".