NETTALI.COM - Est-on désormais sous le régime de la dictature en France ? Ce pays dont la devise est «liberté, égalité, fraternité» et souvent qualifié de pays des droits de l’homme, étonne de plus en plus par les travers qu’emprunte le traitement de certains sujets de société. La déclinaison de ce premier mot « liberté » dans cette devise, reste la preuve du fort attachement du pays de Marianne à ce sacro-saint principe de liberté. Peut-être que s’applique-t-il désormais à géométrie variable ?  

Ce qui arrive à Gana Guèye est tout simplement hallucinant, surréaliste et montre que le résumé de cette histoire qui enfle, n’est en réalité que du « vous soutenez la cause LGBT en portant le maillot floqué aux couleurs arc-en ciel ou alors vous êtes homophobe ». C’est en effet devenu une tradition depuis 2019 que d’inscrire ces couleurs, symboles forts des LGBT, chaque 37ème journée du championnat de France. Une institution, dirions-nous !

Une situation qui laisse comprendre qu’avec la jurisprudence Gana Guèye il ne peut plus être laissé de choix au libre arbitre, lorsqu’il s’agit de certaines causes.   

Soutenir la cause lgbt est devenu une obligation en France. En tout cas aux yeux de beaucoup. La pression que subit Idrissa Gana Guèye de la part de la commission d’éthique de la Fédération française de Football, à travers son texte partagé par le journal « L’Equipe » et « Onze Mondial » qui lui demande de confirmer ou d’infirmer les accusations d’homophobie sur sa personne, est tout simplement ahurissant et honteuse. "De deux choses l’une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d’une photo de vous portant le maillot en question. Soit ces rumeurs sont exactes. Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise. La lutte contre les discriminations dont font l’objet les différentes minorités, quelles qu’elles soient, est un combat indispensable et de tous les instants. Qu’il s’agisse de la couleur de peau, de la religion, de l’orientation sexuelle, ou de toute autre différence, toutes les discriminations reposent sur le même fondement qui est celui du rejet de l’autre parce qu’il est différent du plus grand nombre. En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l’autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI +. L’impact du football dans la société et la capacité des joueurs à représenter un modèle pour ceux qui les admirent nous donnent à tous une responsabilité particulière", peut-on lire.

 

C’est ce qu’on appelle en somme, mettre le couteau sous la gorge du joueur. Le jeter en pâture sur fond de menaces avec des comparaisons bien insidieuses au demeurant associées à des références à la couleur de la peau et à la religion ! Un texte aux allures scandaleuses, révélateur d’un certain état d’esprit selon lequel les joueurs sont obligés de mettre une croix sur leurs croyances, leur foi et convictions personnels en France pour pouvoir désormais avoir droit de fouler le gazon des stades de football, dans le championnat français. Bizarre et totalitaire comme procédé en effet.

 

Et pourtant la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 intégré au bloc de constitutionnalité français depuis 1971 - ou plus exactement l'ensemble des textes et principes à valeur constitutionnelle que les lois doivent respecter - dispose en son article 10 que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi ». Et l’Article 11 vient compléter le 10 en cela qu’il ajoute que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Ce qui veut dire que cette fédération qui tente de brandir la menace, devrait y réfléchir par deux fois avant d’aller sur un quelconque terrain en vue de sanctionner le joueur ou de lui infliger une amende.

Dans cette affaire, il n’a pourtant jamais été question pour Gana Guèye de dénier à des humains, leur droit d’avoir une orientation sexuelle parce qu’il a tout simplement refusé de jouer ce fameux match. Il n’a juste pas souhaité porter le maillot sur lequel figure un symbole en contradiction avec ses croyances religieuses. Son acte signifie-t-il pour autant qu’il est homophobe ? Assurément non. Le raccourci est bien trop facile pour que l’accusation puisse être crédible. La Fédération française de Football devrait se garder d’aller sur le terrain du manichéisme.

Vouloir imposer à Gana Guèye de soutenir une cause, revient à lui dicter un reniement de soi, de ses convictions et de sa foi, ainsi qu’une épreuve de force et une humiliation. La vérité est qu’il y a une limite que la FFF ne devrait pas franchir. Elle devrait se garder de pousser le bouchon un peu trop loin.

La foi d’Idrissa Gana Guèye ne compte-t-elle pas alors ? Est-elle moins importante que la sexualité d’une autre personne ? A moins peut-être de dresser une hiérarchie entre les libertés ! La liberté de foi est en effet largement partagée par beaucoup d'humains. A ce titre, il convient de la respecter et de la protéger. Il est vrai que les Musulmans font l’objet de stigmatisation et de diabolisation de toutes sortes en France, mais l’oppression vis-à-vis d’un humain commence dès lors que le reniement de ses croyances est réclamé.

 A la vérité, c'est à se demander si certaines personnes en occident sont réellement les démocrates et les partisans du libre arbitre qu’ils prétendent si souvent être ? Ils peuvent quand même accepter que des personnes, suivant leurs croyances et convictions tout simplement, puissent concevoir par exemple le mariage et une union, seulement entre deux hétérosexuels. Ce qui ne veut point dire que dans l’espace, que des personnes de même sexe n’auraient pas le droit de s’unir s’ils en sentent le besoin. La liberté de l’un n’aliène pas forcément celle de l’autre qui a opté pour un choix différent. Il n’y a que les lois pour interdire et permettre quels que soient par ailleurs les pays. Et les tribunaux pour trancher lorsqu’il existe des désaccords. Beaucoup de pays votent d’ailleurs des lois dans ce sens ou dans un autre. L’opinion de Gana Guèye ne devrait en aucun cas compter vis-à-vis de ces gens-là qui exercent leur liberté de s’unir suivant leurs choix. Mais de là à vouloir contraindre le joueur sénégalais à promouvoir et à montrer forcément qu’il est d’accord, crée de fait une situation totalitaire.

Ainsi va le monde. Tout le monde n'est pas d'accord sur tout et ne s’accorde pas sur tout. C’est cette acceptation de la différence et des opinions qui doit guider le monde sans que l'on arrive à des excès qui consistent à devoir dicter des lignes de conduite, des choix à des gens ou voire à les inscrire dans une sorte de marche forcée assise sur une logique grégaire, comme c'est le cas dans cette affaire.

Qu'ils ne se trompent pas de combat car au fond, ils sont en train de polluer le leur, et pire de l'entacher en se mettant à dos des gens d’une communauté qui se sentent forcément solidaires de leur coreligionnaire et compatriote. C’est d’ailleurs ce qui est en train de se produire car aussi bien le président de la république du Sénégal, le ministre des sports, la fédération sénégalaise de Football, des membres de l’opposition, des coéquipiers de Gana en équipe nationale ont, comme un seul homme affiché leur soutien au Sénégalais. La Fédération sénégalaise est elle d’ailleurs rentrée dans la danse pour recadrer la commission d’éthique de la FFF en se posant les questions suivantes : « Comment une instance qui prétend promouvoir l’éthique dans le Football peut se fonder sur des supputations pour s’adresser à une personne pour lui enjoindre de s’exprimer et pire encore de s’afficher avec le maillot aux couleurs LGBTQI+ pour mettre fin aux dites supputations ? Cela ne rappelle-t-il pas ces pratiques d’un autre temps dans les salles de classes des écoles où pour punir l’élève " insoumis ", le maître ou le professeur le mettait au supplice de l’humiliation devant ses autres camarades de classe pour la sanction comme pour l’exemple ?. (…) Manifestement et inconsciemment, au moment d’écrire sa lettre, le sieur Patrick Anton n’a pas pu s’empêcher de mettre en lien la situation qu’il décrit ou déplore avec la couleur (ou la religion) de Mr Idrissa Gana Guèye. Ce faisant, s’est-il rendu compte qu’il est en train de stigmatiser le dit joueur en le classant d’emblée et sans son avis dans la catégorie des personnes discriminées ?... »

La teneur du message en dit long sur le dépit de la Fédération sénégalaise de Football.

Que Valérie Pécresse ne surestime surtout pas son poids et sa représentativité au point de croire qu'il suffise qu'elle demande des sanctions pour être suivie ?  La présidentielle française lui a montré qu’elle est loin d’être populaire au regard de son score indigent obtenu.

Idrissa Gana Guèye peut même compter sur le soutien de musulmans de pays étrangers et même du Zamalek. Le club égyptien  a en effet rendu publique sa prise de position dans la polémique qui met le Sénégalais au centre des critiques des médias français. Le Zamalek est ce légendaire club de football égyptien, l’une des plus grandes institutions du football africain. Ce geste de soutien qui est une vraie marque de solidarité, n’est pas du tout étrangère à la proximité religieuse et un partage de croyances avec le Sénégalais. "

Le joueur sénégalais peut d’autant plus compter sur le soutien des Ultras parisiens. Le collectif, principal groupe de supporters du PSG considère en effet que "chacun demeure encore libre de soutenir les causes de son choix". Tout en rappelant le "comportement exemplaire" de Guèye et "qu’il a toujours combattu avec force toutes formes de discriminations.". Si les ultras parisiens affirment se battre "contre toutes les formes de discriminations", il est inconcevable selon le collectif de laisser Gueye être "jeté en pâture et jugé par le tribunal médiatique sans avoir été entendu." Ceux qui occupent le virage Auteuil relèvent aussi que "d’autres joueurs professionnels pour des faits similaires n’avaient pas subi le même traitement médiatique."

Une offensive LGBT remarquée !

C'est en effet une offensive LGBT qui s’opère tous les jours et est partout. Waly Seck, la star sénégalaise et non moins idole des jeunes au Sénégal, s’était en son temps attiré les foudres des sénégalais en portant des accoutrements équivoques, notamment ce fameux T-shirt à l’effigie LGBT et un sac jugé efféminé. Cela avait fait grand bruit et lui avait valu des critiques au point qu’il a été obligé de déchirer le sac en public.

Mais à la vérité, la propagande LGBT est de nos jours bien insidieuse. Elle est partout et est même insolente puisqu’elle rentre dans les foyers, étant désormais véhiculée à travers des téléfilms qui sont un excellent moyen pour répandre les idées qui la sous-tendent. Difficile en effet de nos jours de suivre un téléfilm sans voir deux hommes ou deux femmes qui font l'amour ou s’embrassent. L’objectif est clair. Il est de bousculer les croyances des gens en s’inscrivant dans une logique de banalisation de l'homosexualité et de ses excroissances. Même les dessins animés à l’endroit des enfants ne sont plus épargnés. On voudrait l’imprimer dans leurs cerveaux dès le bas âge. Tout simplement.

Promouvoir l’homosexualité à travers le football, un sport si populaire de par le monde, n'est-ce pas entre autres moyens les plus efficaces et les plus rapides ? Cette affaire Gana Guèye fait grand bruit et ils ne peuvent accepter qu'il y ait des joueurs en marge de cette promotion. C’est la raison pour laquelle, ils cherchent à lui faire opérer un rétropédalage pour servir d’exemple à tous ceux-là qui voudraient entraver cette marche forcée. D’Obama à Justin Trudeau, ils ont tous tenté de mettre la pression sur Macky Sall sur la question des droits des homosexuels. Pensez-vous une seconde qu'ils épargneront Gana Guèye s’ils ont été si directifs avec un président de la république ? Assurément non. Les pays occidentaux ont en effet cette manie de vouloir tout imposer au reste du monde. C’est une sorte de rouleau compresseur que rien n’arrête sur son passage.

La France est-elle si progressiste que cela ?

En France la polygamie n'est pas acceptée, ni d'un point de vue légal, ni d'un point de vue des mœurs, malgré l’importante communauté de français et d’étrangers de confession musulmane qui aimeraient pourtant avoir le choix d’épouser jusqu’à 4 femmes, ainsi que l’autorise leur religion. Mais c’est la loi française qui ne l’autorise pas puisqu’elle a été votée en tenant compte de leurs mœurs et de la culture chrétienne. Des français non musulmans mariés avec des maîtresses, il en existe pourtant ! Des femmes mariées qui ont des amants aussi ! Une société progressiste aurait pourtant pu accorder la liberté à ceux-là qui veulent avoir le choix de se marier avec plusieurs femmes, de pouvoir le faire. A la place n’ont-ils pas autorisé des personnes de même sexe à se marier ? La vérité est que l’Islam dérange en France. Il ne compte pas. Les croyances de musulmans dans le cas de Gana également. 

Éric zemmour se plaît souvent à dire qu’ « à Rome, on fait comme les Romains ». Et même si ce précepte n'est pas de lui, il semble bien que beaucoup en ont fait sien. De même est rejeté le voile l’espace public, même si ce n'est pas le fait de tous les Français.

En Angleterre, la différence de posture avec la France est saisissante. On acceptera d'autant plus facilement un fonctionnaire ou un policier en turban indien ou en rasta ; en France cela est impensable. Et même si historiquement les deux pays sont différents en termes d’approche des réalités de la vie, cela veut dire que le problème est simplement une question d’ouverture et de tolérance. Les conceptions et les réalités différent certes de par le monde ; les mœurs aussi. De même que la foi qui est aussi le fruit d'une éducation et d'une culture, ne peut être ignorée et encore moins occultée. C'est pourquoi, il sera toujours difficile de mesurer le degré d’attachement d’un être humain à sa foi et ses convictions dans des contrées où la religion perd de plus en plus de terrain avec le développement de l’athéisme.

Combien de fois des noirs se sont faits insulter dans les stades de football ? Surtout en Italie, mais aussi dans les stades européens où des cris de singe sont souvent lancés à l’endroit des footballeurs noirs, souvent touchés dans leur dignité et dans leur amour propre ? Mais la haine et le racisme n’en diminuent pas pour autant, sans la mise en place de véritables coups de freins pour stopper ce virus. S’y attèlent-ils avec la même détermination et la même passion avec laquelle ils gèrent cette affaire Gana Guèye ?

Aux États Unis, lorsqu'il s'est agi de promouvoir « le black lives matter » aux forts moments où les noirs se faisaient tuer par des policiers lors des contrôles, Colin Kaepernick, qui était à l'avant-garde des manifestations de désapprobation de l’oppression vis-à-vis des Noirs, a refusé de se lever de sa chaise au moment où était entonné l’hymne national au cours d’un match. Il s'était retrouvé dans le collimateur des patrons de la NFL, essentiellement des blancs et avait été licencié et ne pouvait plus trouver de club. La suite, on la connait, il leur a fait un procès et récolté énormément d'argent.

De même, Trump s'en était pris à LeBron James qui ne ratait jamais l'occasion de poser un genou à terre au moment de l'hymne national. Aujourd'hui et jusqu'à présent en Angleterre, lors des matches de football, les genoux sont posés à terre, alors que cette cause est loin d'être promue en France, où l’indignation sélective semble être la chose la mieux partagée. En Angleterre, ce rituel est même devenu une institution.

Qu’on respecte la foi et les croyances de Gana Guèye

Qu'on ne pompe pas l'air à Gana qui a tout à fait le droit de ne pas rentrer dans les rangs de la promotion. Qu'ils le laissent tranquille. Ce qu'ils sous estiment, c'est certainement la force de la foi. Que ses coéquipiers se montrent indifférents, ou que Mauricio Pochettino le jette en pâture, ne l’enferme point dans la solitude. Bien au contraire, il a le soutien de musulmans de par le monde, des Sénégalais mais également des français et des supporters du PSG.

Au Sénégal où est né Gana Guèye, la loi n’interdit que les actes contre nature, contrairement à ce qui s’est dit à l’émission « Touche pas mon post » sur C8 de la part d’un chroniqueur hyper excité et sans doute concerné par la cause, Mathieu Delormo. Les homosexuels ne sont ni pourchassés, ni jeté en prison pour ce qu’ils sont au Sénégal. De la même façon y est interdit à toute personne hétérosexuelle, de se livrer en public à des actes sexuels. Cet acte est poursuivi pour attentat à la pudeur. Ce qui veut dire que l’intimité des personnes ne concerne en réalité qu'elles-mêmes. Ne dit-on pas que la liberté de chacun commence là où commence celle des autres ?