NETTALI.COM - Outre les déclarations devant les gendarmes enquêteurs et le juge d’instruction, la Chambre criminelle de Ziguinchor s’est évertuée, hier, à cerner l’agenda de l’accusé Abdou Sané, agent de santé communautaire au poste de santé de Toubacouta, la veille et le jour de la tragédie.

Ouvert ce lundi 21 mars, le procès sur la tragédie de Boffa Bayottes, qui a fait 14 morts, 07 blessés et trois “survivants”, le 06 janvier 2018, se poursuit à la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor. Selon la livraison de ce vendredi 25 mars de Enquête, les débats tournent, ces trois premiers jours de procès, autour de questions comme l’existence d’un comité villageois de surveillance de la forêt de Boffa Bayottes. A l’exception de l’accusé Abdou Sané, tous les autres qui se sont présentés à barre de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor ont nié son existence. Même si, certains présents dans le box des accusés, comme Abdou Sané, ont été condamnés à un mois de prison ferme, en 2017, pour coups et blessures contre des exploitants forestiers.

Parmi ces exploitants le sieur Sidate Bassène, rescapé du massacre, qui s’est présenté à la barre en tant que témoin. Revenant sur le déroulé de la tuerie, il a expliqué avoir profité d’un moment d’inattention des ravisseurs pour fondre dans la nature, après avoir assisté à l’exécution de la première victime. Au moment de fuir le théâtre de la tuerie, il a entendu un second coup de feu. A la question de savoir s’il reconnait parmi les accusés quelqu’un qui était présent au moment des faits ? Il a répondu par la négative. Toutefois, il a confirmé, comme Abdou Sané, l’existence d’un comité villageois de surveillance de la forêt de Boffa Bayottes.

D’ailleurs, il a reconnu les accusés Alphousseyni Badji, Nfally Diémé et Abdou Karim Sagna parmi les membres dudit comité. A ce propos, il rapporte qu’en 2017, “dans le cadre de la surveillance de cette forêt”, ces derniers avaient saisi sa charrette, avant de la garder chez Abdou Karim Sagna. Pourtant ces précités ont tous déclaré ne pas connaitre l’existence de ce comité.

Ainsi, hier à l’ouverture de l’audience, l’agent de santé communautaire Abdou Sané a été entendu. La chambre a cherché à cerner son agenda, aussi bien la veille que le jour du drame. Il a déclaré qu’il était, la veille et le “jour J’’, à son lieu de travail. Confronté à l’Infirmé Chef de Poste (ICP)) de Toubacouta, qui a comparu comme témoin, ce dernier a confirmé la présence du sieur Abdou Sané, la veille du drame, le vendredi 5 janvier. Toutefois, l’ICP Nicolas Diatang Diatta a indiqué n’avoir pas vu Abdou Sané, dans la matinée du samedi. Selon lui, l’accusé est arrivé au poste de santé, dans l’après-midi, pour prendre part à une réunion d’évaluation des activités du poste de santé.