NETTALI.COM – Le gouvernement a repris, hier, les sessions d’informations face à la presse. Devant les journalistes,  le ministre des Pêches et de l’Economie maritime a évoqué l’avenir du Port de Dakar, dans la perspective de la construction du Port de Ndayane.

L’économie maritime a été au menu des questions-réponses entre gouvernement et acteurs de la presse. Le 3 janvier dernier, le président de la République a procédé au lancement des travaux du port de Ndayane, ce qui devrait être le plus gros investissement privé de l’histoire du Sénégal. ‘’Cela était prévu depuis longtemps avec DP World, une fois que 482 500 EVP seront atteints dans l’exploitation du port de Dakar. Cela devait toutefois être construit au Port autonome de Dakar (Pad). Avec Ndayane, le président de la République a voulu voir plus grand, déplacer ces investissements dans un espace plus adapté aux grandes ambitions qui accompagnent ce projet’’, rappelle le ministre des Pêches et de l’Economie maritime Alioune Ndoye, en des propos repris par Enquête.

En effet, la position géographique du port de Dakar, l’encombrement, les externalités négatives sur la ville qui s’est beaucoup développée, ont amené les parties prenantes à un investissement pour un nouveau port.

Le port de Dakar va devenir un port de plaisance

Le site de Ndayane est ainsi un développement du port de Dakar qui abritera la plupart des plateformes portuaires actuelles du Pad. La première phase lancée, 3 000 emplois sont attendus. La construction de la plateforme permettra de monter jusqu’à 25 000. Dans la phase logistique, c’est plus de 100 000 emplois qui sont attendus. Le Pad a signé un accord avec les communes pour y construire un centre de formation aux métiers portuaires et positionner les jeunes Sénégalais sur ces métiers futurs.

La construction du port de Ndayane ouvre de nouvelles perspectives pour le Port autonome de Dakar. Ce dernier va faire évoluer ses activités vers un port de plaisance, un abri de plateformes logistiques pétrolières, etc. D’ici quatre ans, la date d’exécution estimée des travaux du port de Ndayane, cette redéfinition sera finalisée. Comme l’explique Alioune Ndoye, ‘’tout cela entre dans le cadre de la stratégie nationale portuaire du Sénégal qui est déjà en phase d’étude. Cela va prendre en compte les nouvelles orientations du port de Dakar, de ceux de SaintLouis, Ziguinchor, Kaolack, Sendou, pour définir, à terme, les activités de chacun d’eux’’.

Sur cette dernière localité, se développe déjà le port de BargnySendou. Les travaux de ce port vraquier et minéralier, sur un périmètre de 500 ha, seront bientôt finalisés, en 2022. Il s’agit d’un investissement privé de plus de 166 milliards de francs CFA (288 millions de dollars). D’ailleurs, informe le ministre, par ailleurs Maire de Dakar-Plateau, ‘’tous les travaux maritimes devraient être finis au mois de septembre 2022. Les réalisations sont entre 70 et 80 %. Le terminal des hydrocarbures va être livré le 30 avril prochain’’.

Le terminal des hydrocarbures du port de Bargny-Sendou livré le 30 avril prochain

Ces infrastructures et bien d’autres à construire au Sénégal devront désormais être en adéquation avec le Plan national d’aménagement et de développement du territoire (Pnat). Adossée à une loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire, cette politique d’aménagement a été évoquée par le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du territoire. Oumar Guèye apprend que ‘’toutes les activités économiques et d’investissement du Sénégal sont planifiées à l’horizon 2035. Cela veut dire que les futurs ports, routes, chemins de fer, universités, etc., sont planifiés dans le cadre qui organise le pays en 14 grandes zones d’affectation. Chaque zone a sa spécificité et sa spécialité de manière claire et précise (agriculture, élevage, pêche, urbanisation, etc.)’’

Revenant sur les retombées attendues du port de Ndayane dont les collectivités territoriales (communes de Yenne, de Popenguine-Ndayane et Diass) concernées commencent déjà à se soucier, le ministre porteparole du gouvernement a partagé l’idée émise par le maire de Yenne, le professeur Gorgui Ciss : la possibilité de mettre en place une intercommunalité entre ces trois collectivités, pour se partager les revenus entre elles, ‘’sous l’œil bienveillant du gouvernement’’.