NETTALI.COM – La sortie du président Macky Sall, lors du dernier Conseil des ministres, est loin d’être anodine. Les errements constatés dans la gestion de certaines sociétés nationales sont au-delà de l’imaginable, en matière de mauvaise tenue d’une entreprise, comme en témoigne ce qui s’est passé à la Société d’aménagement et de promotion et de côtes et zones touristiques au Sénégal (Sapco-SN) de 2016 à 2020. Le nouveau DG, Amadou Mame Diop, a du pain sur la planche, dans un contexte où l’ancien patron de la boîte tire encore les ficelles du jeu dans l’entreprise.

La livraison du jour de Enquête a investigué sur la gestion de la Sapco, qui est au bord de la faillite à cause d’une gestion calamiteuse. « Des fins de mois difficiles ! Après les salaires perçus dès le 26 du mois, voilà venue l’époque des incertitudes. En cause, un recrutement effréné et sans corrélation avec les besoins réels de l’entreprise, uniquement fondé sur la démagogie et le gaspillage. Dans ce domaine, Me Aliou Sow, jeune avocat promu à la tête de la Sapco SN, a battu tous les records. Pour saboter l’avenir d’une entreprise, il n’y a pas pire moyen de s’y prendre. Ouvrez bien les yeux : nommé directeur général d’une boîte où il a trouvé 68 employés en CDI, il l’a quitté, en avril 2021, en y laissant 511 employés avec près de 200 personnes recrutées certaines années. Un effectif quasiment multiplié par dix en quatre ans ! », décrit Enquête.

Selon le journal : « Ces 511 salariés, dont beaucoup ne viennent jamais au bureau – il n’y a même pas suffisamment de places pour les y accueillir- coûtent 2,1milliards de FCFA en salaires et avantages annuellement, contre 615 millions en 2016. Pour quelle raison? Tout, apparemment, sauf des performances commerciales. Le chiffre d’affaires de la Sapco, très dérisoire au demeurant, n’a évolué, entre 2016et2020, que de deux millions de FCFA, en passant de 64 à 66,3millions de FCFA. Un jeu d’écritures comptables aurait pu faire passer la Sapco pour l’entreprise de l’année 2020 apte à jouer les têtes de gondole au podium du management performant, si de savants yeux n’avaient pas réussi à débusquer le tour de passe-passe algébrique qui a consisté à vouloir faire croire que les performances commerciales avaient cru d’une année à l’autre – ne sautez pas au plafond – de 1 483% en un an ».

« Parmi ceux qui s’agitent dans l’ombre, éclaire encore Enquête, comme parfois presque au grand air, le président du Conseil d’administration, qui formait un duo complice avec l’ancien DG. Le docteur Tidiane Diba, un pharmacien de profession, comme le nouveau DG, depuis Mbour, anime la sédition avec certains hauts responsables de la boîte, dont le directeur des ressources humaines, Coumba Ndoffène Diouf, a perçu récemment à Vélingara pour aller soutenir la campagne électorale d’Aliou Sow, candidat à la mairie sur une liste dissidente de celle de Benno Bokk Yaakaar. Dibane se gêne pas d’intervenir directement auprès d’employés sur des questions liées à la gestion courante de la société. Histoire, sans doute, de mieux protéger ses arrières ».