NETTALI.COM - «Alerte ! Barthélemy Dias est dans l'œil du cyclone : après avoir déposé hier tard dans la nuit, son dossier d’investiture, il est assigné ce matin (hier) pour l’audience du 10 novembre de la 3ème Chambre de la Cour d’appel de Dakar. Il ira répondre absolument. Il est en bonne santé et ça n’entrave en rien l’exercice de son travail et sa candidature à la mairie de Dakar», a posté l’avocat, Me Cheikh Khou­reyssi Ba, sur sa page Facebook.

Difficile de trancher la question entre les deux deux qui s'accusent mutuellement. Si celui de Barthémy Dias y voit une raison d'empêcher sa candidature en faisant intervenir comme par enchantement la justice, au moment où il a déposé sa candidature, le camp du pouvoir mentionne une date de convocation connue bien avant l'annonce de la candidature de Dias.

Pur que ce que l'on en sait, la date du 10 novembre a été fixée depuis le dernier renvoi de cette affaire le 7 juillet 2021. Ce jour, seuls les avocats du maire socialiste étaient présents à la barre, en l’absence de leur client, poussant le juge à renvoyer l’affaire pour «comparution des parties civiles».

Rappelons que dans cette affaire, Barthélemy Dias et 12 autres personnes avaient été arrêtés et jugés pour «coups mortels, coups et blessures volontaires, détention d’arme sans autorisation administrative, menaces verbales de mort et rassemblement illicite suivi d’actions diverses».

Ils étaient poursuivis à la suite d’une attaque de nervis supposés envoyés par l'alors parti au pouvoir, le Pds, à la mairie de Mermoz-Sacré Cœur en décembre 2011.  Barth’ avait alors tiré plusieurs coups de feu et l’un des gros bras, le lutteur Ndiaga Diouf avait perdu la vie au cours de ces affrontements.

Arrêté par le commissariat central de Dakar, Barthélémy Dias avait été inculpé et placé sous mandat de dépôt à la prison de Rebeuss avant de bénéficier d’une liberté provisoire à l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, soutenu par le Parti socialiste.

Le dossier avait alors refait surface et Barthélémy Dias avait été condamné en février 2017 à 2 ans de prison dont 6 mois ferme et à 25 millions de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Dakar pour le meurtre de Ndiaga Diouf. Estimant que la peine était trop légère, le parquet avait interjeté appel. Le dossier avait ainsi été enrôlé à la Cour d’appel et renvoyé plusieurs fois.

La vérité est que s’il y a toute cette agitation, c’est que si Barthélémy Dias est jugé et condamné par la Cour d’appel de Dakar, son nom risque d’être radié des listes électorales en vue des élections locales de 2022. Et si après condamnation, il se pourvoit en cassation et devient maire entre temps, il sera déchu de son mandat si la Cour suprême confirme sa condamnation (jurisprudence Khalifa Sall, ex-maire de Dakar).

En effet, l’article L29 du nouveau Code électoral du Sénégal dispose que «ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : les individus condamnés pour crime ; ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement (Barthémémy Dias est poursuivis pour coups mortels passibles de 5 à 10 ans de prison : Ndlr) ; ceux condamnés à plus de trois (03) mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six (6) mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés».

Or, celui qui n’est pas électeur n’est pas éligible (jurisprudence Karim Wade).