NETTALI.COM – Après avoir soulevé la polémique, au sujet d’une éventuelle 3e candidature de Macky Sall, Sorry Kaba  ne cesse de se ridiculiser. Dans un premier temps, il avait demandé au chef de l’Etat de se prononcer, ensuite il a rétropédalé pour soutenir que Macky est le seul dépositaire de l’agenda républicain, en direction de 2024. Aujourd’hui, encore, il tente de raviver la polémique en pressant le président de la République, pour que ce dernier se prononce.

 « La question du 3è mandat doit être élucidée. On ne doit pas continuer à la traîner ». C’est, en substance, ce qu’a déclaré  Sorry Kaba, invité du « Grand Jury » de la RFM, ce dimanche.

Qu’est-ce qui a bien, pu se passer encore, pour que l’ancien Directeur général des Sénégalais de l’Extérieur, défie encore l’autorité de Macky Sall ?

En tout cas, il semble frustré dans un contexte de tensions croissantes, au sein de la majorité, alors que les investitures, en direction des élections de janvier prochain, suscitent des grincements de dents. Non seulement Kaba pense qu'il n'appartient pas au leader de l'Apr de designer un dauphin, mais il met complètement les pieds dans le plat quand il mentionne, relativement au choix d’un potentiel dauphin : « Même s’il (Macky) peut proposer. Mais c'est l'Alliance pour la République qui doit légitimer ce choix ».

Pourtant, mercredi 2 septembre 2020, de nombreux téléspectateurs de la Tfm ont dû déchanter, après avoir regardé l’émission hebdomadaire “Faram Facce”. Alors que Pape Ngagne Ndiaye ne cessait de le relancer pour l’amener à assumer ses propos sur le nombre de mandats du président de la République, Sorry Kaba préféra se retirer sur l’Aventin. Celui qui fut adulé comme un héros, notamment à travers les réseaux sociaux, pour sa posture guerrière sur le débat afférent à la candidature du chef de l’Etat en 2024, n’a pas fait que rétropédaler. Il s’est renié, prétextant que Macky Sall a déjà tranché la question au soir du 31 décembre 2019, quand lors d’une mémorable conférence de presse au palais de la République, il déclara : « Je ne dis ni oui ni non. Si je dis que je ne suis pas candidat, ce sera le désordre dans mon parti et bref pour le pays ».

C’est dans cette brèche que s’est engouffré Sorry Kaba, pour justifier son reniement. « Avant ma sortie sur Rfm, le président de la République ne s’était pas encore prononcé sur le sujet. Maintenant que c’est fait, mon statut ne me permet plus d’émettre mon opinion à ce propos. Je suis un militant discipliné, contrairement à ce que l’on a pu soutenir çà et là. Ce débat n’a plus sa raison d’être dès lors que le président Macky Sall nous demande de l’arrêter pour nous concentrer sur la nécessité de développer le Sénégal », a précisé celui-ci.

Pis, en porte-voix de Macky, il avait invité tous ses camarades de parti à observer la même posture.  « Pourtant, lors d’un séminaire, il avait été retenu qu’aucun membre de la mouvance présidentielle ne se prononçât sur cette question. Malgré cette injonction, vous avez ramé à contre-courant », insista Pape Ngagne Ndiaye. « Au cours de ce séminaire, il n’a jamais été question de mandat. Ce sont mes détracteurs qui ont inventé cette histoire. Comme on dit, quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage », rétorqua Sory Kaba ; non sans descendre en flammes Yakham Mbaye. C’est ainsi que le journaliste lui fera remarquer de Moustapha Diakhaté à Me Moussa Diop, en passant par lui-même, tous ceux qui ont émis un avis contraire à la ligne supposée officielle sur cette question ont été limogés. Sur ces entrefaites, M. Kaba donne sa langue au chat, comme pour éviter une problématique qu’il a lui-même soulevée.

Tout commença le 21 octobre 2019, vingt-quatre heures après sa sortie sur les ondes de la Rfm, le directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, était démis de ses fonctions, par décret n°2019-1763 et remplacé par Amadou François Gaye.

La veille, au cours de l’émission “Grand Jury”, Sory Kaba avait déclaré : « notre Constitution oblige le président de la République à ne pouvoir faire que deux mandats. Ce qui est clair, il est dans le dernier mandat et la constitution lui interdit d’en faire un 3ème ».

L’on se demande, en définitive, à quel jeu joue ce Sorry Kaba, qui prend les Sénégalais pour des demeurés.