NETTALI.COM - Abdoul Aziz Diakhaté et Galaye Cissé s’acheminent vers une réduction de leur peine. Condamnés à perpétuité en première instance, le parquet général a requis, hier, 10 ans de réclusion criminelle contre eux. Les deux accusés opéraient aux alentours du Technopole. Ils agressaient les passagères de leur “taxi-clando’’.

 

Abdoul Aziz Diakhaté et Galaye Cissé ont été appelés, hier, à la barre de la chambre criminelle d’appel. Le duo avait écopé d’une peine de réclusion criminelle à perpétuité, le 4 février 2020, pour les chefs d’association de malfaiteurs, de vol en réunion commis la nuit avec usage de moyen de locomotion, violence et viol. Contestant le verdict, ils avaient interjeté appel.

Les faits qui leur ont valu cette lourde peine remontent à 2015. Abdoul Aziz Diakhaté, chauffeur de “taxi-clando’’, et son acolyte Galaye Cissé agressaient leurs passagères, à bord de leur véhicule de type Peugeot 205. Pour mener à bien leurs forfaits, ils déviaient leurs victimes de leur destination et les conduisaient au Technopole. Armés, ils les dépouillaient de tous leurs biens. Parfois même, elles étaient violées. Leur dernière victime, Niakhana Diom, avait dû s’éjecter du véhicule, quand elle avait remarqué l’attitude suspecte du chauffeur Abdoul Aziz Diakhaté. Bathie Lèye, qui avait assisté à la scène depuis son véhicule, avait permis l’arrestation des agresseurs, après une course-poursuite.

A la barre, hier, la dame Niakhana Diom, qui garde toujours les séquelles de cette nuit, a déclaré : “Il est difficile pour moi de rester debout pendant longtemps. Depuis cette nuit, j’ai des douleurs aux reins.’’ Même son de cloche pour Madjiguène, une autre victime du chauffeur de “clando’’ et de son compère. Celle-ci s’en est tirée avec une jambe fracturée, en essayant d’échapper à ses bourreaux. A l’en croire, elle est restée 9 mois sans travailler. Pour son dédommagement, elle a réclamé la somme de 300 mille francs CFA, au moment où Niakhana sollicite 200 mille francs CFA.

Ndèye Ngoné Pène a, elle, été moins chanceuse que les autres parties civiles. En sus d’avoir été dépossédée de ses biens, elle a été violée par Diakhaté qui l’avait traînée dans les buissons. Représentée en première instance par son conseil Me Ciré Clédor Ly, parce qu’elle ne voulait en aucun cas côtoyer son violeur, Ndèye Pène a, cette fois-ci, pris son courage à deux mains, en déférant à la convocation.

D’après elle, Diakhaté, ne pouvant pas la violer, à planter un couteau dans sa vulve. Cette déclaration ne corrobore pas celle de son avocat qui soutenait qu’Abdoul Aziz avait introduit un tournevis dans son sexe.

Au prétoire, les accusés ont nié les faits. Abdoul Aziz Diakhaté, qui a formellement été reconnu par huit de ses victimes, a déclaré ne reconnaître que Madjiguène. Pour sa défense, il a déclaré que celle-ci refusait de lui payer, après qu’il l’a conduite dans deux bars. C’est la raison pour laquelle, dit-il, il avait confisqué son téléphone portable. Pour démontrer sa bonne foi, il a juré qu’il se tue à la tâche pour nourrir sa famille.

Galaye Cissé, pour sa part, affirme avoir été cité injustement dans cette affaire. D’après lui, il a été arrêté parce qu’il a mis en rapport Aziz avec Saliou Diop. Ce dernier est accusé d’avoir racheté à vil prix les portables issus des agressions. Ce qu’il a toujours contesté, arguant n’avoir acquis qu’un Samsung S7 à 16 mille francs CFA. Selon lui, Aziz lui avait fait croire qu’il avait un besoin urgent d’argent, car sa femme devait accoucher.

Après avoir entendu toutes les parties, le procureur général a requis 10 ans de réclusion criminelle contre les accusés. Selon le maître des poursuites, les faits ne souffrent d’aucune contestation. Auparavant, les avocats de la défense ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale.

Maitre Ciré Clédor Ly a, lui, demandé la confirmation de la première peine pour rendre justice à sa cliente qui est traumatisée par cette affaire. Pour son dédommagement, il a réclamé la somme de 50 millions de francs CFA.

L’affaire mise en délibéré, le jugement sera rendu le 29 septembre.

(Avec Enquête)