NETTALI.COM - Dans le cadre de la Tabaski, certaines municipalités ne se sont pas impliquées dans la gestion des ordures. Un fait que dénonce le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du nettoiement, Madany Sy, qui a accordé un entretien à Enquête.

Les travailleurs du nettoiement ont difficilement passé la fête de Tabaski, si l’on en croit Madany Sy.  Et pour cause, explique ce dernier : « l’UCG avait mis en place un dispositif qui s’appelle APA (Avant, pendant et après). Presque un mois avant la Tabaski, nous avions renforcé le dispositif de nettoiement au niveau des concessionnaires, du balayage et de la collecte, pour parer à toute éventualité. Et le jour de la Tabaski, à 11 h déjà, nos effectifs étaient sur place au niveau de la collecte pour résorber le déficit qu’il y a dans les quartiers. Quand la collecte n’est pas bien faite, on retrouve des dépôts sauvages sur certaines grandes artères. L’UCG a mis en place une équipe qui s’appelle l’UVS (Unité de veille et de sensibilisation) qui a sillonné les marchés, les foires, ainsi que les sites de forte production. Le but est de changer les comportements et de sensibiliser sur les passages des véhicules de ramassage avant, le jour J et le lendemain de la fête… Il y a aussi les points de regroupement normalisés qui sont au nombre de 149 sur l’étendue du Sénégal. Soixante-six points de propriétés spécialement dédiés à la Tabaski ont été également mis sur pied. Ces points sont érigés au niveau des foirails où l’on constate parfois une anarchie, à cause de l’absence de sites pour déverser les ordures. Ils ont aussi mis en place des bacs à ordures dans les marchés pour récupérer le volume de déchets qui est souvent collecté par les charretiers, les pousse-pousse afin d’éviter le débordement des travailleurs ».

Poursuivant son récit, Madany détaille : « Nous avons eu des problèmes, et avec les marchés en premier. Tout le monde sait que le nettoiement est une compétence transférée aux collectivités territoriales. Ce sont les mairies qui doivent gérer les ordures ; elles ont des agents de nettoiement et un budget dédié exclusivement à cela. Mais elles ne le font pas. Nos agents n’ont pas le droit d’accéder à l’intérieur des marchés. Nous ne devons prendre que les ordures des grandes artères et la collecte porte-à-porte. Souvent, les maires demandent des taxes aux tabliers et commerçants qui doivent assurer la salubrité, mais ce n’est pas toujours le cas. C’est l’UCG qui assure tout le travail et on ne voit pas l’argent récolté par ces maires ».

A la question de savoir si les agents municipaux chargés d’effectuer le travail en amont leur ont facilité la tâche, le syndicaliste répond : « Cela devrait se passer comme ça, mais tel n’est pas le cas. Les municipalités organisent souvent des foires dans les marchés et louent toutes les places. Avec ces millions récoltés, il devrait y avoir une synergie entre maires et travailleurs de l’UCG pour au moins quantifier le besoin matériel, financier et humain pour un état des lieux et intéresser les volontaires qui viennent nettoyer. Idem pour les foirails où souvent, il faut des opérations mécanisées avec des gros-porteurs, des camions à ciel ouvert et des pelles mécaniques pour venir à bout de ces gros tas. Nos agents ne doivent uniquement faire que le raclage pour nettoyer. Cependant, certains maires ont fait appel à l’UCG, dans le cadre d’une collaboration. Il y a des gens qui n’ont pas célébré la Tabaski en famille et ont été sur le terrain pendant 72 heures. Il s’agit, pour la plupart, de journaliers qui sont au nombre de 3 600 agents à Dakar et dans les capitales régionales ».