NETTALI.COM – Pour l’opposition parlementaire, les deux projets de loi modifiant le code pénal et le code de procédure pénale qui seront soumis à l’appréciation des députés demain visent à créer les conditions d’une dictature et à permettre à Macky Sall de briguer une 3e candidature.

Le gouvernement du Sénégal envisage de faire voter en procédure d’urgence ce vendredi 25 juin deux projets de loi modifiant le code pénal et le code de procédure pénale. Ces modifications visent fondamentalement à assimiler le droit de manifester à du terrorisme.

Ainsi, l’opposition parlementaire s’est réunie ce jeudi au siège de Bok Gis Gis pour dénoncer les modifications en vue.

Prenant la parole, le député Bamba Dièye déclare : « il n’y a plus d’Etat de droit, il n’y a plus de justice, il n’y a plus de liberté avec cette loi ». « Macky Sall veut nous enchainer et nous vendre comme des esclaves au marché Moussanté. Aucun Sénégalais ne doit accepter cette loi et faut pas croire que ce n’est que l’affaire des hommes politiques », exhorte le leader du Fsd / Bj.

Même son de cloche de Déthié Fall  qui soupçonne le chef de l’Etat de vouloir se doter des moyens de répression pour imposer un passage en force vers un 3e mandat.

« Avec cette loi, le président de la République Macky Sall entame sa marche vers un 3e mandat forcé. Cette loi vise à contrôler les Sénégalais dans leur intimité. Le président Macky Sall veut plus que ce que la Constitution lui permet », ajoute-t-il, non sans préciser que le droit de marcher est garanti par la charte fondamentale. « Qu’est-ce qui se cache derrière cette loi ? », se demande-t-il.

« Les rassemblements de l’opposition commencent à l’irriter », fait remarquer l’ex-bras droit de Idrissa Seck. Aussi, accuse-t-il le régime de se chercher un moyen d’infiltrer les marches de l’opposition, d’opérer des écoutes téléphoniques, pour éventuelle attribuer ces saccages à celle-ci. « L’heure est grave », alerte Déthié Fall qui demande aux masses « d’engager la marche contre Macky Sall, qui ne respecte pas les populations ». Il en veut pour preuve, la loi sur le parrainage visant à écarter des adversaires, « pour forcer son maintien au pouvoir en 2019 ».

Serigne Cheikh Abdou Mbacké Bara Doly de Bok Gis Gis trouve qu’il n’ y a « aucune urgence » de faire passer ces projets de loi signés par le chef de l’Etat le 15 juin 2021.

Pour Aïda Mbodj, on veut aller jusqu’à suspendre des comptes dans les réseaux sociaux. Mme Mbodj de regretter « une banalisation du terrorisme »  que l’on instrumentalise insidieusement.

Ousmane Sonko de Pastef et des députés du Pds étaient en première ligne, également, lors de cette conférence de presse de l’opposition parlementaire.