NETTALI.COM  - Face à la violence que ceux qu'il appelle "les nervis de Macky Sall" exercent sur certains Sénégalais, Ousmane Sonko prône la loi du talion. Une sortie qui rappelle beaucoup un certain... Abdoulaye Wade.

Ousmane Sonko ne s'en cache. Il a de l'admiration pour Abdoulaye Wade et a souvent tendance à agir comme le chef du Parti démocratique sénégalais (Pds). "Abdoulaye Wade est le meilleur président de l'histoire du Sénégal", avait-il osé dire à la veille de la présidentielle de 2019. Mieux, comparant ce vendredi l'ancien président à son successeur à la tête de l'Etat du Sénégal, le leader de Pastef-Les patriotes a lancé : "Macky Sall n'a l'élégance de Wade."

Cette admiration pour le pape du Sopi pousse peut-être Ousmane Sonko à appliquer les mêmes méthodes d'opposition que Wade. C'est le cas quand il prône la loi du talion contre ceux qu'il appelle "les nervis de Macky Sall". Réagissant à la violence que de gros bras exercent sur des jeunes du Fouta dont le seul tort est de manifester leur mécontentement au Président Macky Sall, le président de Pastef s'est voulu on ne peut plus clair.  "Je prends la responsabilité d'appeler les Sénégalais à s'armer et à user de la violence pour se défendre des attaques de ces nervis de Macky Sall. N'attaquez personne, ne tirez sur personne. Mais si on vous attaque, répliquez. Organisez-vous pour faire face à ces nervis", a-t-il affirmé face à la presse vendredi. Avant d’ajouter : "Ce qui s'est passé au Fouta est une honte pour le Sénégal. Engager des nervis pour assurer la sécurité du président de la République est une honte. Avec tout le budget de notre police et de notre gendarmerie." 

Cette sortie d'Ousmane Sonko rappelle beaucoup des propos restés célèbres de Me Abdoulaye Wade, alors farouche opposant au régime de Diouf. La seule différence : Sonko appelle à la riposte contre les nervis là où Wade appelait à face aux forces de l'ordre. "Vous forces de l’ordre ! Je ne sais pas si vous m’entendez. Vous n’êtes que des êtres humains. Je vous (les militants du Pds, ndlr) ai dit que si on jette une grenade ou une grenade lacrymogène, attaquez-les. C’est un être humain et rien d’autre. Si vous pouvez l’inhaler, vous le faites. Sinon, vous serez toujours en position de dominés... Je m’adresse aux jeunes. Soyez déterminés à libérer le peuple comme le font les jeunes des autres pays. Dix ou vingt personnes d’entre-vous peuvent régler le problème. S’ils possèdent un fusil, tenez le canon et dirigez-le contre lui ; s’il détient une matraque, vous prenez une chaîne de vélo."

La question est alors de savoir si les jeunes de Pastef sont prêts à mener le même combat que leurs aînés du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui se sont battus pendant des décennies pour que Wade accède au pouvoir.