NETTALI.COM- Invité de l’émission « Jury du dimanche », le coordonnateur du Front de résistance nationale (FRN) est revenu sur ses rapports avec le président de la République mais également sur le dialogue national. Selon Moctar Sourang le Président Sall a complètement changé. Pour le dialogue, il le qualifie de « vieille histoire » et annonce une large coalition de l’opposition pour faire face au régime en place.

Macky Sall n’est plus le même homme. C’est la conviction de Moctar Sourang. Le coordonnateur du Front de résistance nationale (FRN) qui s’exprimait à l’émission « Jury du Dimanche », fait remarquer que le Macky Sall qu’il connaissait et celui qu’il voit actuellement sont complètement différents. « Il a totalement changé », remarque-t-il même s’il avoue n'avoir aucun problème avec le chef de l’Etat d’autant plus qu’ils entretiennent des rapports cordiaux. Mais, constate-t-il pour le regretter : « le problème du président Macky Sall, est que, je vois un homme qui est en permanence, dans des calculs politiques. Toute sa stratégie, c’est comment faire pour gagner, comment faire pour se maintenir au pouvoir, comment…

« Le dialogue national est une vieille histoire »

Interpellé sur le dialogue national, l’opposant pense que c’est « une vieille histoire » et informe qu’il n’y participera plus. « Je n’irai plus à un dialogue national parce que je considère qu’ils avaient un objectif précis qu’ils ont atteint. Il n’y même plus de dialogue national, à part le volet politique», confie Moctar Sourang. A l’en croire, quand le dialogue national s’est posé, il y a eu deux positions dans le FRN. L’une disant que c’était un leurre et que le président Macky Sall veut faire perdre du temps à l’opposition. D’autres ont pensé que le Sénégal avait changé, qu’il a le pétrole, le gaz, les questions sécuritaires, donc, il y a des bases sur lesquelles il fallait se mettre d’accord. « Je faisais partie de ces gens. Même Khalifa Sall fraichement sorti de prison était partant pour ce dialogue national », rappelle-t-il.

Avant de regretter pour s’en désoler : « on s’était rendu compte que ce qui intéressait le pouvoir, c’était la galerie. C’était juste une façon de montrer que l’on discute avec son opposition. Mais les conclusions ne les intéressaient pas ». D’après lui, le plus grand problème qu’ils ont eu avec la commission politique, c’est la date des élections. « On a pris acte de la date qui a été fixée par le président de la République. On s’est battu, on a même suspendu notre participation pour alerter. Parce que l’opposition d’aujourd’hui est complètement différente de l’opposition il y a 20 ans. Techniquement, on a prouvé qu’il était possible d’organiser les élections locales en 2021. Malgré tout le Président Macky Sall a choisi la position de son camp, c’est-à-dire la majorité présidentielle. Nous en prenons acte et, à partir de maintenant, je travaille pour une large constitution de l’opposition », a révélé l’invité du Jury du dimanche.

Vers une large coalition de l’opposition pour faire face au régime en place

Il renchérit : « Nous allons y aller ensemble pour gagner ces élections. Nous sommes convaincus que le président Macky Sall n’a plus la majorité dans ce pays. On est en train de parachever un mécanisme d’unité d’actions qui va nous permettre de travailler ensemble, de manifester ensemble, de revendiquer ensemble. Et cela est presque bouclé. Une large coalition aux élections locales.  Aujourd’hui, ce qui n’est posé c’est soit qu’on est ensemble, soit tout le monde disparait. Déjà, il y en a qui sont disqualifiés. Même pour Ousmane Sonko, il y a beaucoup d’incertitudes. Aujourd’hui, il a un dossier. Nous allons mutualiser nos forces pour aller ensemble aux élections ».

A l’instar des autres leaders de l’opposition, il a soutenu qu’il est contre les conclusions des auditeurs internationaux selon lesquelles le fichier est fiable. « On n’est pas d’accord avec le fichier. Nous contestons les conclusions. Nous ne pouvons pas accepter cette phrase qui consiste à dire que ce fichier est fiable », martèle-t-il.