NETTALI.COM – Ismaïla Madior Fall fait toujours dans le clair-obscur, au sujet d’une 3e candidature de Macky Sall, alors que par le passé, il a écarté toute possibilité offerte à Macky Sall de briguer un 3e mandat.

Interrogé au lendemain de la présidentielle de 2019 par le quotidien "Enquête" sur la question afférente à une 3e candidature de Macky Sall, le Pr. Ismaïla Madior Fall avait démoli bien des certitudes en servant un « en principe ». Cela avait semé la confusion dans l’opinion, car de nombreux Sénégalais croyaient cette polémique enterrée.

« Je ne savais pas que ce "en principe" allait soulever toute cette polémique », s’étonne-t-il, ce mardi soir. Relancé avec insistance par les journalistes de la Tfm, le constitutionnaliste se réfugie derrière l’obligation de réserve pour esquiver en ces termes : « Mon statut de ministre d’Etat m’empêche de m’exprimer sur cette question. Quand je ne serais plus ministre d’Etat, pour retrouver mon costume de professeur, je pourrais partager mon opinion, mais là je suis tenu par le sens de la loyauté et l’obligation de réserve. C’est le contexte qui change. Le contexte actuel me prescrit de suivre à la lettre les recommandations du président qui interdisent de parler en public de cette question ».

Sur un autre registre, M. Fall, s’est prononcé sur la place du chef de l’Etat au Conseil supérieur de la magistrature. « La présence du chef de l’Etat au niveau du Conseil supérieur de la magistrature est presque symbolique. Les nominations se décident souvent entre la chancellerie et les magistrats. Le président ne fait qu’entériner, sauf pour certains postes comme le président de la Cour suprême. Pour 99% des cas, il n’intervient pas », a déclaré Ismaïla Madior Fall, qui est invité ce mardi à l’émission "D’Clique", sur la Tfm.

Sur la tendance du conseil constitutionnel à se déclarer incompétent, la question du journaliste étant liée au recours lié à la levée de l'immunité parlementaire d'Ousmane Sonko, celui-ci a fait savoir que l'organe ne s'occupe que de lois, lois ordinaires, organiques et des traités internationaux avant leur ratification.

Quid de la plainte agitée par l’opposition, auprès de la Cour pénale internationale, relativement à la répression notée, dans le cadre des manifestations pour la libération de Ousmane Sonko ? Ismaïla Madior Fall parle de « surenchère ». « La Cour pénale internationale ne peut pas se saisir d’affaires que les juridictions locales peuvent trancher. C’est une question de subsidiarité. Ici, il il n’y a pas crimes de masses, de génocides, ou de crimes planifiés. La Cour pénale internationale se substitue à la justice dans un pays où la justice n’existe plus », mentionne le constitutionnaliste qui, plein d’humour, se présente comme un « tailleur de haute couture ».

Le professeur a profité de cette tribune pour renouveler son ambition de diriger la ville de Rufisque. Histoire d'éviter la patate chaude : la question du 3e mandat.