NETTALI.COM - Attrait à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour parricide, Serigne Mamadou Mansour Diop a finalement été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. le verdict est tombé ce mardi 2 mars 2021.
Serigne Mamadou Mansour Diop est condamné d’avoir tué son père, Serigne Mbaye Sy Diop. Ce dernier fut l’imam de Sicap Diamaguène. Fervent religieux affilié à Tivaouane, il ne tolérait même pas la consommation de la cigarette à plus fortiori l’usage de la drogue et de l’alcool que l’accusé consommait.
Le jour des faits, l'accusé avait demandé de l’argent à son père pour le petit déjeuner. Il s’en est suivi une altercation entre eux. L’accusé a, lors de ce pugilat, donné un coup de couteau à son père. Lequel coup l’a affaibli. Son père tombe, Serigne Mamadou Mansour Diop s'agenouille sur lui et l’égorge.
Son forfait accompli, il il prend la fuite en escaladant le mur de la maison. Il a été arrêté deux mois plus tard après son retour à la maison pour récupérer sa pièce d’identité qu’il avait oubliée dans sa chambre. Déféré au terme de sa garde à vue, il est inculpé et placé sous mandat de dépôt. Il finit par être renvoyé devant la chambre criminelle de Dakar pour y être jugé.
A la barre, il a nié les faits, même s’il les avait reconnus à l’enquête préliminaire et devant le magistrat instructeur. Il dit avoir été accusé à tort mais il n’est pas l’auteur de ce crime. Ses trois frères et sa tante, parties civiles dans cette affaire, ont été entendus par le juge. Ils l’ont décrit comme une personne violente qui était tout le temps armé d’un couteau qu’il utilisait pour se battre.
Ils ont été confortés dans leurs dépositions par le chef de quartier. Lequel révèle que le défunt lui avait signifié qu’il n’avait plus confiance en son fils et qu’il voulait qu’il quitte sa maison.
Le procureur, convaincu de la culpabilité de l'accusé, a requis contre lui la réclusion criminelle à perpétuité. Pour lui, la thèse de la folie ne peut pas prospérer. « Il est saint d’esprit et il a fait preuve de cohérence dans ses déclarations. L’acte qu’il a posé est un acte conscient et il a pris conscience des conséquences. C’est pourquoi, il a pris la fuite. Il a fermé la maison et a escaladé le mur pour s’enfuir. Donc, l’homicide volontaire est bien constitué à son égard. Ses propres frères ont constaté des traces de sang qui ont conduit vers la chambre de l’accusé », a expliqué le représentant du parquet.
L’avocat de la défense a plaidé la clémence. Pour lui, son client ne jouissait pas de ses facultés au moment des faits.
Ce qui n'est pas de l'avis du juge qui l'a finalement condamné.