NETTALI.COM - Après avoir demandé à ses militants et alliés de ne point se prononcer sur le sujet Adji Sarr-Ousmane Sonko, l’heure de l'offensive, côté pouvoir, a enfin sonné. C’est la fin de l’omerta, Macky a libéré la parole, après l’avoir prise. Le pouvoir a dû certainement en avoir marre de se faire déborder sur le terrain de la com, le camp de Sonko faisant feu de tout bois et ne cessant de rabâcher à qui veut le savoir, qu’on a affaire à un complot politique dans ce dossier. 

Avant la levée de l'immunité parlementaire du député et non moins leader de Pastef, le président de la République, interrogé sur RFI, la chaîne française, avait nié  face à Alain Foka, toute implication dans ce dossier, estimant avoir « suffisamment à faire que de comploter pour des choses aussi basses.» Et le ministre de la Justice, comme dans une sorte de relai de la communication, a pris la parole, vendredi 26 février, à la plénière de l’Assemblée nationale, pour déclarer avoir lui-même informé le président de la République, Macky Sall, de cette affaire dite Ousmane Sonko-Adji Sarr. Un argument rapidement balayé par Aida Mbodji l'avocate d'Ousmane Sonko qui relèvera une incohérence sur les confidences du ministre de la Justice, par rapport au ressenti du président de la République. Celle-ci s’est en effet étonnée du timing de l’annonce de Me Malick Sall, au chef de l’Etat, se demandant « au cours de quel conseil des ministres », il (ndlr- Malick Sall) « a donné la nouvelle au président de la République » puisque « le 9 février (journée lors de laquelle le ministre a été saisi par la lettre du procureur) était un mardi, n’est pas un jour de conseil des ministres tenu les mercredis ».

Toujours est-il qu'à leur suite, le camp du pouvoir a appliqué un plan média avec pour objectif d’essaimer les plateaux télé et chaînes de radios. C’est ainsi que la députée Adji Mergane Kanouté s’est retrouvée à « Jakarloo », le vendredi soir sur la TFM ; le député Cheikh Seck quant à lui était à « Remue-Ménage », dimanche sur la RFM ; son collègue Pape Birame Touré était le même jour sur le plateau de Sen Tv à l’émission « Toute la vérité » ; la députée Sira Ndiaye, elle, avait élu ses quartiers à « Ndoumbélane » sur la Sen TV ; tandis que le parlementaire Demba Babayel Sow était sur ITV à « Entretien », toujours le même dimanche chez Khalifa Diakhaté ; Latif Coulibaly était l’invité d’Oumar Gning à l’émission « Point de vue » sur la RTS 1 et Abdou Fall celui d’« Objection » sur Sud FM. Abdou Mbow et Seydou Guèye, la voix du palais, s’étaient eux, lancés à l'assaut des émissions dominicales radiophoniques les plus courues du moment pour tenter de déconstruire tout ce qui s’est dit jusqu'ici.

A « Grand jury », Abdou Mbow a foncé tout droit sur les soutiens de Sonko à l'Assemblée nationale, les assimilant à « des opposants en perte de vitesse qui profitent d’une situation pour vouloir renaître  de leurs cendres. », avant d’ajouter : «  Voilà le seul mobile du combat de ces opposants que vous voyez aujourd’hui » et de rejeter l’histoire du complot qui serait orchestré par le président Sall, estimant que  son mentor est tellement “occupé qu’il n’a même pas le temps pour ces affaires basses ».

Quant à Seydou Guèye, il a embouché la même trompette à « Jury du Dimanche » raillant au passage Sonko en affirmant qu’il « est allé se faire masser délicieusement par une jeune fille. ». Avant d’asséner : « qu’il assume ses responsabilités. On ne l’a pas amené dans ce salon de force. Nous savons que c’est lui-même, Ousmane Sonko, marié à deux femmes, rigoureux sur les questions morales, se positionnant sur ces référentiels dans le champ politique jusqu’à créer une identité distinctive, qui s’est rendu volontairement dans un salon pour livrer son corps à une jeune fille de 20 ans. Ce qui s’est passé dans ce salon de message, suite aux accusations de la jeune fille, personne ne le sait ».  Guèye est d’avis qu’on ne peut pas soutenir la thèse du complot visant à liquider un adversaire politique, dès lors que c’est le leader de Pastef qui s’est rendu dans ce salon de sa propre initiative.

                                                                                                   Entre le chaud et le froid

Mais pour l’heure c’est une atmosphère d'arrestations tous azimuts qui prévaut dans un contexte de manifestations et d'actes de vandalisme. Une ambiance de terreur comme le souligne « Enquête » à sa Une de ce lundi 1er mars. Le journal ne manque pas de souligner dans des sous-titres : « Aux actes de vandalisme et menaces des Pro-Sonko, l’Etat oppose une répression sans précédent. », « la guerre se mène dans les rues, dans les médias et sur les réseaux sociaux. », « La maison du député Seydou Diouf attaquée, dimanche, avec des cocktails Molotov ».

Alors que Clédor Sène et Assane Diouf ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt, rejoignant ainsi Guy Marius Sagna qui les a précédés vendredi, en prison, (suite au réquisitoire introductif adressé au Doyen des juges par le procureur ayant demandé leur inculpation pour les infractions de « provocation à des crimes et délits, organisation d’un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs”), plusieurs soutiens d’Ousmane Sonko, dont Dame Mbodj et Karim Xrum Xaax ont été libérés. S’agit-il là d’une stratégie pour un peu faire baisser la température qui ne cesse de monter ? En tout cas, les étudiants Ousmane Wade et El Hadji Diop, membres de « Frapp France Dégage », arrêtés le même jour que Dame Mbodj et Karim Xrum Xaax, ont aussi été libérés. C’est également le cas à Sédhiou où plus d’une dizaine de manifestants, arrêtés ce lundi, ont été libérés après quelques heures passés dans les locaux du commissariat urbain de ladite localité.

«Un contexte marqué par une démocratie rouillée, des institutions démocratiques en déficit de légitimité, de confiance, discréditées et tournant à vide, » Voilà le constat fait par Alioune Tine dans une interview exclusive accordée à « Walf Quotidien », ce lundi 1er mars. Pour le fondateur du think-tank Afrikajom et bon connaisseur de la scène politique sénégalaise, ces aspects «expliquent les causes profondes d’un malaise politique déjà là, chargé de colère, de ressentiments, de tensions et de violences. Vous ajoutez à cela les accusations graves sordides et obscènes contre Ousmane Sonko, député, chef de l’opposition, adulé par la jeunesse et la diaspora pour son courage, sa probité morale et la pertinence de ses interventions politiques. Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, des armes politiques peu conventionnelles et de destruction massive semblent avoir été utilisées pour «tuer» un adversaire politique, «tuer» son parti et discréditer son projet.»,

C’est un sentiment de recul démocratique et de libertés confisquées que ressent « Fou malade », membre de « Y’en a marre » et participant actif aux luttes démocratiques menées au Sénégal. A « Jakarloo », ce vendredi 26 février, celui-ci a fait remarquer : « la vulgarité se trouve dans la confiscation de la démocratie depuis que Macky est au pouvoir. Quand j'estime que mes droits sont bafoués, il ne reste que le droit de résister. (…) On a l’impression d’être chez Yaya Jammeh, deux Gambiens n’osaient pas parler entre eux. Les Sénégalais n'osent même plus se parler au téléphone. Ce que j’ai retenu c'est qu'à travers les éléments depuis le début jusqu’à maintenant c’est que c’est un complot…»

                                                                                         Le droit à la résistance en question

Mais en fait de résistance, Me Moussa Sarr, invité de la matinale « Tic-toc » sur I-TV de préciser : « la résistance à l’oppression, est une conception politique ensuite juridique. Il estime que les conditions sont réunies et il appelle à la résistance. A mon avis, on n’est pas dans un contexte de rupture totale de démocratie pour parler d’une résistance à l’oppression. Maintenant, il y a des arrestations abusives et il doit y avoir une résistance pacifique ».

A la question de savoir si le leader de Pastef peut refuser de déférer à une nouvelle convocation, la robe noire éclaire : «  En principe, s’il est convoqué, il doit répondre », ajoutant qu’ « il lui appartient d’apprécier s’il doit répondre ou s’il ne doit pas répondre. » Mais à partir de ce moment-là, précise celui-ci, « la justice prendra les dispositions pour le faire comparaitre obligatoirement ».

Faisant face à la presse ce mardi 2 mars, les avocats d'Ousmane Sonko ont soutenu qu’ils ont conseillé à leur client de déférer à la convocation du juge du 8e cabinet dans l’affaire de viol présumé. La révélation est faite par Me Bamba Cissé qui lisait une déclaration de presse dans ce sens. Connaissent les dispositions du Code de procédure pénale qui donnent beaucoup de moyens au magistrat instructeur pour faire comparaitre leur client en cas de refus, ils pensent que le refus de déférer qui était décidé par leur client, pourrait entraîner des heurts, et de nouvelles infractions pourraient être collées à Ousmane Sonko. «Notre client a pris acte et avisera», note Me Bamba Cissé. Une manière de dire que le dernier mot revient à Ousmane Sonko.

L’on apprend que des partis font bloc autour de Sonko. Ce qui pose la question de leur soutien. On peut en effet citer : Bougane Guèye Dany, Déthie Fall, Barthélemy Dias, Mamadou Diop Decroix, Mamadou Lamine Diallo, Malick Gackou, Khalifa Sall, Barthélemy Dias, Aida Mbodji, Moustapha Guirassy ou encore Cheikh Bamba Dièye, etc. Ils ont en effet tous dénoncé la situation qui prévaut. Mais des soutiens dont on se demande toutefois s’ils sont vraiment sincères. Loin de les mettre tous dans le même sac, des observateurs ne manquent pas de s'interroger sur la posture des uns et des autres et cherchent à savoir s’il ne s’agirait pas là d’un concert de dénonciations dans lequel, il y a une solidarité apparente de la part de certains d’entre eux, mais qui ne souhaiteraient en silence que la mort politique du jeune leader qui leur a tous ravi la vedette. Ce ne sont peut-être là que des procès d'intentions, disent d’autres observateurs. Mais le cas qui intrigue, est celui du PDS. Pour ceux-là, Karim Wade qui a habitué les Sénégalais à des sorties intempestives sur les questions brûlantes de l’heure, cache mal sa manœuvre en envoyant ses seconds couteux comme la députée Mame Diarra Fam et Toussaint Manga, voler au secours de ce dernier. Qui plus est, alors qu’on note un ballet intense de personnalités-y compris Khalifa Sall- chez Sonko, le parti sopiste n’a pas encore envoyé une délégation officielle au domicile du candidat arrivé 3e à l’issue de la présidentielle de 2019.

Autre ombre au tableau, la lettre-soutien de Me Abdoulaye Wade qui semble enfoncer Ousmane Sonko. Pour mémoire, dans une missive publiée, il y a un peu plus d’une semaine, le pape du Sopi a souligné une imprudence chez le leader de Pastef avant de prendre fait et cause pour lui. Et même si le président Wade a donné une consigne aux députés libéraux pour qu’ils s’opposent à la levée de l’immunité parlementaire de Sonko, le groupe parlementaire affilié au Pds Liberté et démocratie rame à contre-courant de Moustapha Guirassy et Cheikh Bamba Dièye qui ont tout simplement démissionné de la commission ad hoc.

L’ancien maire de Dakar, invité de la grande édition de « 20H » du journal de SEN TV de ce mardi 2 mars, Khalifa Sall, a appelé l’opposition sénégalaise à former un bouclier solide autour de l’ex-inspecteur des impôts et domaines. « ll faut résister, il faut résister, il faut résister », a répété Khalifa Sall. « Notre démocratie est en danger. Depuis 2012 presque tous les opposants ont connu la prison. Si on ne se lève pas bientôt, il n’y aura plus d’opposition au Sénégal. C’est le moment de se lever pour défendre la démocratie sénégalaise », avertit-il, non sans rappeler avoir rendu visite à Ousmane Sonko, au lendemain de l’éclatement de cette affaire, pour lui remonter le moral tout en recueillant sa version des faits.

                                                                               L’Etat de droit et la démocratie, en question

Mais au-delà de tout ce qui a été évoqué, doit-on pour autant, sous couvert de démocratie, demander à ce que les droits d’Adji Sarr ne soient pas respectés ? Quel que soit par ailleurs ce qu’on peut penser d'elle et de ses accusations. Ce serait une faute que de les occulter. Cela le serait davantage, si on venait à mépriser la présomption d'innocence d’Ousmane Sonko. Mais le hic est que ce dernier a déjà son idée de ce qui l'attend ainsi qu’il l’a déjà déclaré, surtout qu’il conteste toute la procédure, et récuse le juge d'instruction et le procureur.  « Toute cette mascarade vise un seul but : arrêter Ousmane Sonko le plus rapidement possible. Et décerner un mandat de dépôt pour isoler Sonko et avoir le temps libre pour ouvrir une instruction illimitée dans le temps », a déclaré l’opposant lors d’une de ses sorties. Il ne lui reste plus à son avis, que la résistance.

Mais au-delà, c’est la question de l’Etat de droit au Sénégal qui est posée. L’avocat Moussa Sarr est d’avis qu’aujourd’hui « l’Etat de droit est en crise. Il y a crise lorsqu’il y a une tension conflictuelle. » Poursuivant, Me Sarr de se faire plus précis : « Aujourd’hui, personne ne peut contester que nous sommes en période de tension conflictuelle. Maintenant est-ce que c’est une crise légère, une crise grave ? J’estime que nous sommes dans une crise qui n’est pas extrêmement grave. Il faut qu’on prenne conscience de cette crise et apporter des solutions parce qu’il y a des dysfonctionnements sur l’Etat de droit et la démocratie ».

C’est ainsi qu’il préconise « une correction ». « Nous sommes dans un Etat de droit en principe. Mais depuis quelque temps, avec certaines arrestations abusives, les conditions d’un Etat de police émergent sont en train de se réunir. Et ces conditions sont au nombre de trois : c’est d’abord la réduction des libertés, de manifestation et de contestation, il y a la surveillance de certains citoyens. Guy Marius Sagna a été arrêté alors qu’il n’avait reçu ni convocation, ni mandat d’amener, ni mandat d’arrêt et il y a aussi la répression. Avec la réunion de ces trois conditions, il y a aujourd’hui une tendance vers un Etat de police émergent », poursuit-il son propos. « Pour faire une démocratie majeure, il faut des démocrates. Et, au Sénégal, pouvoir comme opposition, de manière générale dans la société sénégalaise, il y a peu de démocrates. Donc, il faut travailler à l’instauration, à la promotion d’une culture démocratique. C’est cela qui nous permettra de stabiliser notre démocratie, de l’approfondir sinon nous serons toujours dans un éternel recommencement parce qu’une certaine frange de la classe politique de l’opposition comme du pouvoir sont peu démocratique. A partir de ce moment, nous sommes toujours dans des tensions démocratiques », a conclu Me Moussa Sarr.

Alioune Tine l’ancien patron de la Radhoo, en fin connaisseur de la scène politique sénégalaise, dresse toujours dans cette interview avec Walf Quotidien, un tableau sombre de la démocratie et de l’opposant avec en toile de fond, la question du 3ème mandat : « L’élimination politique d’un sérieux adversaire qui pourrait constituer un boulevard pour un éventuel et controversé 3ème mandat en 2024. Au-delà des graves accusations de viol, figurent de grands enjeux de pouvoirs pour 2024. Et l’impression que les adversaires politiques sont éliminés par des voies non conventionnelles et surtout dans cette affaire, la représentation et les figures de l’opposant, sont des plus négatives et abjectes et expliquent d’une certaine manière l’indignation, la révolte et la radicalisation de Sonko et de ses partisans. Quand on examine les connotations charriées par l’image de l’opposition au Sénégal, surtout celles des leaders susceptibles d’être de sérieux challengers contre le Président Macky Sall, on est surpris par la nature de leur péjoration: Karim, «voleur », Khalifa, «voleur», Idrissa Seck «traître », enfin Sonko «violeur». Tout cela dessine malheureusement l’image d’une démocratie sénégalaise sans opposition et incapable d’admettre, et de supporter l’existence de leaders crédibles se présentant comme une alternative au pouvoir actuel. Il faut faire très attention à l’existence d’une démocratie sans opposition crédible, sans institutions crédibles, sans projets crédibles et ne laissant aucune place à une alternative politique douée de sens. »

Une affaire qui a en tout cas fini de créer une atmosphère plus que délétère. Elle met mal à l’aise une bonne partie de la société, au point même de créer des divisions. Des médiations sont entretenues par des religieux à travers un collectif. Mais la tournure que prend l’affaire opposant le député Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr, n’est pas du tout du goût de Mame Makhtar Guèye, le porte-parole du collectif des religieux pour la paix civile, irrité par les difficultés qu’il éprouve pour rencontrer la plaignante Adji Sarr. Las de cette situation, le vice-président de l’Ong Jamra a poussé un énorme coup de gueule. « Y en a marre ! Que ceux qui bunkérisent toujours Adji Sarr veuillent bien permettre aux Médiateurs religieux de la rencontrer, (comme ils l’ont fait sans problème samedi 27/02 dernier avec Ousmane Sonko). Sous peine d’accréditer la thèse du complot politicien ! (…) La Justice doit certes poursuivre sereinement son travail, en toute impartialité, mais que l’on laisse également aux médiateurs le soin de faire le leur. Qui n’est autre que d’œuvrer à la préservation de la stabilité sociale et de la paix civile(…) Faudrait-il que nous restions les bras croisés jusqu’à ce que cette situation délétère dérape dramatiquement, en se soldant par des pertes en vies humaines (qu’à Dieu ne plaise) ? Pour qu’ensuite nous nous mettions à jouer le rôle (hypocrite) du médecin après la mort ? Alors, laissez-nous terminer notre boulot ! Ce pays nous appartient à tous et nous devons le construire ensemble ! La médiation continue ! »

Une médiation qui n’est toutefois que pour le symbole. En effet, une fois que l’action publique est enclenchée jusqu’à l’instruction, cela signifie que la machine judiciaire est bien emballée pour être arrêtée. Les sermons et autres pourparlers seront bien trop faibles face au poids du Code pénal et du Code de procédure pénale.

D’ailleurs, le juge du 8e cabinet a déjà convoqué le leader de Pastef pour ce mercredi à 9 heures. S’il fait défaut, le juge d'instruction pourrait décerner contre lui un mandat d'amener qui est l'ordre donné à la force publique de conduire immédiatement le mis en cause devant lui, selon les dispositions du code de procédure pénale.