NETTALI.COM - L’hôpital régional de Saint-Louis contribuerait-il à la propagation du virus dans la région du Nord ? En tout cas, le mouvement Saint-Louis dit non et les membres du Syndicat autonome de la santé (Sas) semblent soutenir cette hypothèse.

Le mouvement Saint-Louis dit non et les membres du Syndicat autonome de la santé (Sas), face à la presse hier, ont listé de nombreux maux dont souffre cette structure hospitalière. Et le plus alarmant est sans doute le traitement des malades au service des urgences. “Différentes pathologies se regroupent dans les services des urgences. On ne sait pas qui souffre de la Covid19, du diabète, de problèmes cardiaques ou d’autres choses. Si les malades de la Covid sont reçus dans les mêmes endroits que les autres, cela pose problème, à cause de certaines comorbidités.  On ne peut plus évaluer le nombre de décès dans cette structure hospitalière. On ignore d’ailleurs la cause de beaucoup de décès dernièrement’’, se désole un membre du Sas de l’hôpital régional de Saint-Louis, Mouhamed Faye, dans les colonnes du quotidien Enquête, ce jeudi 21 janvier.

Il regrette d’ailleurs “la perte d’un médecin’’ de la structure la semaine dernière. En effet, d’après M. Faye, il a opéré un malade infecté par le virus sans le savoir. Aux yeux de Mouhamed Faye, tout le monde est ainsi exposé. Ce qui pousse des soignants à refuser de prendre en charge les malades pour ne pas mettre leurs vies en danger.

Pour Mouhamed Faye, il n’y a aucun doute : l’hôpital régional de Saint-Louis fait partie des facteurs de propagation de la maladie à coronavirus dans la région du Nord. “Tous les malades sont accueillis aux services des urgences, quelles que soient leurs complaintes, et ils viennent s’ajouter aux cas suspects de la Covid. La preuve ? Quatre médecins et deux infirmiers de ce service ont été contaminés par la maladie’’, indique-t-il.

A cela, explique M. Faye, s’ajoute un manque de dispositif sanitaire avec une ambulance défectueuse sans équipement médical et une rupture de gants au niveau des urgences. Ce qui pose, dit-il, le problème de la consultation des malades dans ces services. Parallèlement, le syndicaliste révèle une absence de bloc opératoire depuis deux mois dans cet hôpital qui fait aussi face à des difficultés pour payer les salaires des employés. Pour Mouhame Faye, il s’agit ainsi de manquements réels ressentis par les malades et leurs accompagnants. “Nos nombreuses sorties n’ont pas permis aux autorités de se rendre compte de la gravité de l’heure, alors que c’était uniquement pour dénoncer cette mauvaise gestion de l’hôpital’’.