NETTALI.COM - Après le football et les autres disciplines sportives, c’est au tour du monde de la lutte d’exprimer son désaccord, face à la décision du gouvernement de prolonger l’interdiction des rassemblements. Lors d’une rencontre avec la presse hier, mardi, à l’initiative de Boy Niang 2, les lutteurs ont réclamé la réouverture des arènes.

La vague de contestations contre la prolongation de l’interdiction des rassemblements dans les terrains de sport continue à déferler sur l’Etat. A l’instar des autres disciplines, les acteurs de la lutte ont également fait entendre leurs voix pour réclamer la reprise de leurs activités.

Après "dix mois de chômage", disent-ils, la réouverture des arènes s’impose, car "le secteur de la lutte a été gravement impacté", a déclaré Boy Niang 2, initiateur de la rencontre avec la presse, hier, mardi à l'arène nationale de Pikine.

Cette longue période d’inactivité est difficilement vécue par les lutteurs, notamment par les plus jeunes. " Il y a des lutteurs en bas de l’échelle pour qui la situation est encore plus difficile. On doit penser à eux. Ils ont besoin de combats. Il y en a qui se sont tournés vers d’autres activités, comme l’émigration clandestine. C’est parce qu’ils ont perdu espoir. J’en ai dissuadé beaucoup de mes jeunes frères", dira Boy Niang.

A Mbour, déplore Eumeu Sène, "c’est toute une écurie qui a vu ses pensionnaires embarquer dans des pirogues pour tenter l’aventure en Europe".
Boy Niang 2 et ses camarades invitent le président du Comité national de gestion (CNG) de la lutte, avec le ministre des Sports, à trouver les solutions pour l’ouverture prochaine des arènes.
" Le CNG, pensent-ils, doit mettre en place un protocole sanitaire pour voir comment il serait possible de reprendre les activités". Ils se disent conscients de l’existence de la pandémie, mais s’engagent à observer et à faire respecter les mesures barrières. Car, en tant que "responsables", rappelle Boy Niang 2, les lutteurs ont été parmi les premiers à s’engager dans la lutte contre la propagation de la Covid-19 au Sénégal.
"On a confectionné et distribué des masques à nos fans. On a collecté des fonds qu’on a remis au ministre des Sports, pour participer au plan de riposte Force-Covid-19", a indiqué le lutteur de Pikine. Pour tous ces efforts consentis, le monde de la lutte, affirme-t-il, "mérite plus de considération et d’appui".
" Il urge, pour l’Etat du Sénégal, de préserver et considérer les acquis du secteur de la lutte qui avait pris un envol extraordinaire", a soutenu Boy Niang 2.
Pour celui-ci, l’Etat doit subventionner la lutte en "achetant les droits télé, comme il le fait lors des grandes compétitions internationales, notamment celles du football". Car les promoteurs ont "joué leur partition", à son avis.
" Dès le début de la pandémie, Macky Sall a reçu au palais de la République toutes les forces de la nation, notamment les musiciens, les politiciens, la société civile… Monsieur le président de la République, nous, tes chers lutteurs, avons besoin de votre aide pour rouvrir l’arène", ajoute-t-il.

Ainsi, les lutteurs plaident pour une réouverture qui répond à l’invite du chef de l’Etat de "vivre avec le virus". Ils appellent également les "grands sponsors à revenir collaborer avec les promoteurs".

Max Mbargane contre le huis clos

Les lutteurs sont prêts à reprendre du service, quitte à faire des concessions, comme la réduction de la jauge des arènes. Ils s’engagent également à sensibiliser leurs supporters au respect des mesures barrières dans l’enceinte.
Seulement, la possibilité d’organiser des combats à huis clos n’agrée pas tout le monde. C’est notamment le cas de Max Mbargane. Selon le manager de l’écurie Lansar, le huis clos "n'arrangerait pas les choses, surtout pour les petits lutteurs". " Des combats à huis clos, cela veut dire que les arènes ne vont pas rouvrir, parce que la plupart des combats opposent de petits lutteurs dont le cachet n’est pas important". Et pour ce type d’affiche, est-il convaincu, les "gens ne sont pas prêts à acheter des passes pour suivre les combats par le Pay-per-view’’.
Selon lui, si des mesures d’accompagnement son prises par l’Etat, il sera possible d’organiser avec du public, même réduit.
" Les marchés sont ouverts toute la journée. Alors que les arènes sont ouvertes que l’après-midi. Il faut ouvrir les arènes et prendre les mesures d’accompagnement pour assurer le respect des mesures barrières".