NETTALI.COM - Le grand couturier, parfumeur et homme d‘affaires Paco Rabanne est décédé à Portsall (29), où il résidait, a-t-on appris ce vendredi. Il avait 88 ans.

C‘est un amoureux de la Bretagne qui vient de quitter la scène. Le grand couturier franco-espagnol Paco Rabanne est décédé à Portstall (29), à l’âge de 88 ans, a-t-on appris ce vendredi 3 février 2023. L’artiste qui a marqué l’univers de la mode pendant plus d’un demi-siècle y avait une maison en bord de mer.

Fils d’une première main de Balenciaga, Paco Rabanne, d’origine basque, s’était réfugié dans le Finistère en février 1939, avec sa famille. Depuis cette date, il vouait un amour indéfectible au pays de Morlaix, où il résida, comme au quartier de Recouvrance, à Brest, où il fut caché de la Gestapo et vécut jusqu’en 1947.

« Tout le monde ne peut pas être une star. Il faut savoir être malin. (…) L’essentiel est de faire parler de soi, se différencier des autres. Ne copiez jamais » disait-il aux élèves du lycée La Croix-Rouge de Brest, rencontrés en 2010.

Paco Rabanne, chantre du vêtement métallique, était connu pour son sens de la formule et son excentricité. Au-delà des podiums de la haute couture, le Breton de cœur qui prétendait avoir vu Dieu comme des extra-terrestres savait défrayer la chronique par son goût du paranormal. En 1999, il avait aussi beaucoup fait parler en prédisant la chute de la station Mir. Une prophétie baroque qui lui aura valu pas mal de détracteurs.

Simplicité et courtoisie

« C‘était quelqu’un d’assez populaire sur la commune. Il avait la simplicité des hommes qui savent d’où ils viennent » réagit Marguerite Lamour, maire de Ploudalmézeau-Portsall. L’édile se souvient d’un artiste d’une grande courtoisie, qui avait fait l’acquisition d’une maison de type néobretonne « dans les années 2003-2004 ».

«Dès son achat, il avait souhaité me rencontrer pour me faire part des travaux qu’il y projetait. Une fois le chantier réalisé, il avait tenu à ce que l’on constate la parfaite conformité des travaux par rapport au permis» détaille Marguerite Lamour qui évoque encore «un homme qui avait plaisir à parler de sa jeunesse».

Ces dernières années, celui qui aimait fréquenter la Maison de la Presse ou les restaurants de la côte s’était fait discret. Un ambassadeur de la Bretagne s’en est allé.