NETTALI.COM- Invité de l'émission "Jury du dimanche", Mahmoud Saleh a tenté d'écarter toute brouille entre le Président Macky Sall et Aminata Touré. A en croire le ministre d’Etat et directeur de cabinet du président de la République, avant son départ, l'ex-présidente du Cese a eu un entretien avec  le chef de l'Etat. 

Son départ de la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese) continue de faire l’objet de débat. Pour cause, Aminata Touré n’a pas remercié le chef de l’Etat lors de sa cérémonie de passation de service. En sus, elle n’a pas pris part à la première réunion du secrétariat national de l’Alliance pour la république (Apr) après le dernier remaniement.

Des actes qui font penser qu’elle est en ordre de bataille. Interpellé sur le comportement de l’ancienne patronne du Cese, Mahmoud Saleh, invité du "Jury du dimanche" a, d’emblée, précisé que cette dernière, à sa connaissance, n’a pas été limogée pour faute de gestion. Il souligne que d’autres choses peuvent être envisagées dans l’avenir pour elle.

Poursuivant, il a rejeté l’argumentaire selon lequel, il y a un cas Aminata Touré au sein de la République. Essayant de justifier les actes posés par l’ancien Premier ministre, il explique : "Elle s’est absentée comme d’autres se sont absentés et ce n’est pas la première fois qu’elle s’absente. Il y a eu certainement des raisons objectives qui justifient qu’elle n’ait pas pu se présenter à la réunion. Il n’y a rien de particulier qui justifie qu’on spécule sur la présence ou non de Aminata Touré." Et d’ajouter : "Maintenant les remerciements, il y a ce qui est public et ce qui est privé. Je vous garantis qu'Aminata Touré a eu à s’adresser au président de la République en le remerciant de l’honneur qu’il lui a été fait en le nommant à la tête du Conseil économique, social et environnemental. Avant son départ, elle a eu un entretien avec le président. Elle a été informée de son départ."

En outre, il a été aussi dit qu’Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Matar Cissé... ont été remerciés parce qu’ils avaient des ambitions présidentielles. Le ministre d’Etat, devant le "Jury du dimanche", a rejeté cette affirmation. "Je ne leur connais aucune ambition présidentielle ouverte et publiquement assumée. S’ils en nourrissent, je ne saurais le confirmer parce que, rien dans ce qu’ils ont eu à faire ou à dire ne peut me permettre de les caractériser comme portant des ambitions par rapport au fauteuil présidentiel", a souligné M. Saleh, rappelant que ce n’est pas la première fois que de grands responsables de l'Apr quittent le gouvernement.

"La responsabilité politique se conquiert à la base"

"Encore que pour ceux dont on dit que ce sont de grands responsables, la légitimité historique du point de vue du parti n’existe pas. Aucun d’entre eux n’a participé à générer les fondamentaux de l’Alliance pour la république. Aucun n’a un rapport de légitimité politique ni historique avec le parti. Ils ont occupé et ils continuent à occuper des responsabilités éminentes dans le parti. Mais constatons qu’aucun n’en est un produit. C’est probablement d’autres circonstances qui les a amenés à osmoser avec le parti. Donc revenons à la raison, la position administrative ne confère pas la responsabilité politique", explique-t-il. Avant d’ajouter : "La responsabilité politique se conquiert à la base. C’est ce qu’on a à l’intérieur du parti mais pas parce qu’un décret m’a mis dans telle ou telle position administrative. On ne leur reproche rien. Ce sont des circonstances politiques qui dictent la construction de leviers d’intervention. Donc, probablement les circonstances qui sont devant nous et ce qu’elles exigent ont appelé du président de réajuster son gouvernement. Il a pensé que ceux qu’il a mis dans le gouvernement qui étaient les plus attendus. Sans plus, d’autres ont subi la même situation et l’ont géré avec beaucoup de responsabilité y compris ceux qui viennent de quitter le gouvernement."