NETTALI. COM - Le Sénégal est condamné pour détention arbitraire par la Cour de Justice de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Il doit verser 50 millions de francs CFA à Catherine Lays, une ressortissante Belge.

La Belge, Catherine Lays, au cœur d’une rocambolesque affaire, a fait condamner le Sénégal pour détention arbitraire. La condamnation émane de la Cour de Justice de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest. A cet effet, notre pays doit allouer 50 millions de francs Cfa à la dame, qui initialement réclamait   500 millions de francs CFA.

A l'origine de cette affaire, Libération rapporte que la ressortissante belge divorcée à son tort exclusif, avait kidnappé ses deux enfants nés de pères différents pour s’enfuir au Sénégal après avoir falsifié plusieurs papiers afin de ne pas être inquiétée lors des contrôles aux frontières. Le 18 janvier 2016, elle a été interceptée à Dakar. Quatre mois après, en avril 2016, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar autorisait son extradition vers la Belgique.

Le Président signait le décret d’extradition mais Lays ne sera pas remise aux autorités belges qu’en août 2016. Or, comme écrit dans sa plainte, la loi sénégalaise est pourtant claire : une fois que la chambre d’accusation donne un avis favorable, l’Etat dispose d’un délai d’un mois pour livrer la personne, sous écrou extraditionnel, au pays demandeur. Le même délai d’un doit aussi prévaloir entre l’avis de la Chambre d’accusation et la signature du décret présidentiel. Mais au total, Catherine aura passé huit mois en détention au Sénégal avant son acheminement vers la Belgique où elle a été finalement condamnée à quatre ans de prison dont deux ans ferme.

Pire, elle soutenait dans sa plainte, avoir contracté, à défaut de soin, un cancer de l’utérus durant son séjour carcéral au Sénégal qu’elle considère comme arbitraire d’autant que les délais requis en matière d’extradition ont été largement dépassés.

Aussi, indique toujours Libération, elle demandait à la Cour de constater la violation par la République du Sénégal du droit de ne pas être détenu arbitrairement prévu par les dispositions de l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civiles et politiques, de l’article 6 de la charte africain des droits de l’homme.