NETTALI.COM - En Guinée, l'élection présidentielle du 18 octobre n'a pas encore livré son verdict. Mais Cellou Dalein Diallo se présente déjà comme le "vainqueur incontesté" du scrutin. Une manière bien subtile de mettre la pression sur le camp d'Alpha Condé.

Moins de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote en Guinée, Cellou Dalein Diallo a pris la parole. Le candidat de l'Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) n'a pas perdu de temps. Il revendique la victoire dès le premier tour de la présidentielle du 18 octobre.  "Mes chers compatriotes, malgré les anomalies qui ont entaché le bon déroulement du scrutin du 18 octobre, vu les résultats sortis des urnes, je sors victorieux de cette élection dès le premier tour", a brièvement déclaré Cellou Dalein Diallo qui faisait face à la presse lundi dans son Quartier général de campagne. Une déclaration qui a vite laissé la place à des scènes de liesse populaire. Les partisans de l'Ufdg sont massivement sortis fêter leur "victoire" obligeant les forces de défense et de sécurité à intervenir. Selon le camp de Cellou Dalein Diallo, trois personnes ont perdu la vie sous les balles réelles tirées "sur ordre du pouvoir d'Alpha Condé".

Mais pourquoi le candidat de l'Ufdg s'est-il précipité à s'autoproclamer vainqueur d'une présidentielle dont la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) est seule habilitée à donner les résultats ? En procédant ainsi, Cellou Dalein Diallo montre, une nouvelle fois, qu'il n'accorde aucun crédit à cette Ceni que ses partisans accusent d'être au service de Condé. Il veut ainsi forcer la main à l'arbitre du jeu électoral afin de le pousser à confirmer les résultats issus des bureaux de vote et qui le donneraient vainqueur. Ce, en prenant à témoin la communauté internationale qui surveille Alpha Condé comme du lait sur le feu après avoir tout fait pour le dissuader de se présenter à un troisième mandat.

Crier victoire dès le premier tour est aussi une manière subtile de mettre la pression sur le camp du Président Alpha Condé. Ce dernier aura du mal à réitérer son "coup KO" de 2015, cest-à-dire s'autoproclamer vainqueur dès le premier tour. Il lui faudra sûrement accepter l'idée d'un périlleux deuxième tour. Le troisième objectif pour Dalein Diallo consiste à mettre la pression sur Condé et se positionner enfin en leader prêt à en découdre pour "défendre la victoire" de son camp. Histoire de se départir de l'image du leader molle voire peureux face au vieux Condé prêt à tout pour rester au pouvoir.