NETTALI.COM – Malgré le pactole injecté dans ce projet, qui charrie une vague d’impopularité, relativement à son opportunité, le Train Express Régional n’est pas encore sur les rails. Le ministre Oumar Youm prend date pour, au plus tard, début 2021. Mais tout porte à croire que le gouvernement sénégalais n’est plus le maitre des horloges, quant à la réception effective du TER.

 

Le 14 janvier 2019, le Train express régional était testé, à travers un voyage inaugural Dakar-Diamniadio qui fut effectué en grande pompe. C’était en présence de plusieurs autorités de l’Etat du Sénégal, notamment le président de la République, de quelques ambassadeurs accrédités à Dakar et d’autres partenaires techniques et financiers de l’Etat du Sénégal (BAD, BID, AFD). L’observateur averti pouvait aisément relier le fait à la proximité de la présidentielle, où il fallait encore faire rêver les électeurs.

Depuis lors, le fameux train n’est pas sur les rails, et les Sénégalais se posent toutes sortes de questions sur les raisons de ce retard. C’est ce moment précis que choisit Oumar Youm, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement pour annoncer une nouvelle date, relativement à la livraison du TER.  « Tout ce que je peux dire, c’est que les travaux ont été exécutés à 90 % et nous espérons que le Ter sera mis en circulation entre la fin de l’année 2020 et le début de l’année 2021 », a-t-il déclaré mardi sur le plateau de l’émission DClique de la TFM.

D’aucuns se demandent si l’Etat, qui a déjà injecté plusieurs centaines de milliards de F CFA dans ce projet faramineux, ne souffre pas d’un manque de liquidités, au point de trainer les pieds de si triste manière. On peut le penser. Fin 2019, de la tribune de l’Assemblée nationale, le ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo avait donné des assurances qui ne seront pas honorées. « Les travaux du TER ne sont pas arrêtés. Au contraire, l’essentiel des infrastructures de circulation est terminé. D’ici le 31 décembre 2019, le TER sera totalement réceptionné. La mise en exploitation d’un ouvrage d’une telle envergure qui peut transporter jusqu’à 115.000 personnes par jour, nécessite de s’assurer d’abord de toutes les conditions de sécurité requises », affirmait l’argentier de l’Etat.

Quelques semaines plus tôt, le directeur général de l’APIX, Mountaga Sy, sur le plateau de la Tfm, prenait date pour novembre 2019 pour enfin voir ce train sur les rails. Il coule de source que cette énième promesse n’a pas été tenue.

La suspicion légitime est d’autant plus légitime qu’en avril 2018 déjà, en marge d’une visite privée en France, le président Macky Sall pressait les entrepreneurs français de livrer le chantier avant la présidentielle de 2019.  En novembre 2018, Ousmane Sonko avait amené une polémique au fort retentissement médiatique, soutenant que pour obtenir la réception du TER avant cette élection, l’Etat avait porté le coût du projet à 1600 milliards de F Cfa.

C’est dire que le gouvernement ne maitrise plus l’agenda, pour dire clairement quand sera réceptionné l’ouvrage. A cet égard, Oumar Youm a fait dans le flou hier, quand, interpellé par la Tfm, il se contenta laconiquement de dire : « En venant ici, même m’a femme m’a demandé de ne pas tomber dans le piège des journalistes qui vont m’interpeller sur la date du TER ». Cette précaution traduit-elle un manque d’assurance ?