NETTALI.COM - Dans un article publié hier, nous n’avons pas eu tort de nous demander si les appartements de Bibo Bourgi, saisis par la Crei, trouveront des acquéreurs, à la suite de leur mise en vente ordonnée par l'Etat du Sénégal, à travers son bras armé la Direction générale des impôts et domaines. L’avocat de l’homme d’affaires a brandi des menaces.

Comme pour fonder nos craintes, Bibo Bourgi, dans la publication de ce jour du journal Le Quotidien, met en garde, via ses avocats, les éventuels acquéreurs de ses appartements de l'immeuble Eden Roc, mis en vente par l'État du Sénégal à 650 millions l'unité. En clair,  Bourgi prévient les probables acheteurs d'une "confiscation illicite".

De son côté, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, son avocat menace : "Les éventuels acquéreurs de l'ensemble immobilier Eden Roc, dont les appartements ont été expertisés en moyenne à plus de 980 millions de F Cfa l'unité, sont invités à se renseigner sur la teneur de cette sentence arbitrale auprès de la Direction Générale des Impôts et Domaines et, le cas échéant, de l'Agent judiciaire de l'État. Ils pourront ainsi vérifier que l'État sénégalais a procédé à une confiscation illicite de ces appartements et apprécier les conséquences de cette qualification sur le titre de propriété qu'ils envisageraient d'acquérir".

"Tant qu'il n'aura pas été, conformément à la sentence ayant condamné l'État du Sénégal, entièrement indemnisé du dommage subi à raison de l'arrêt de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), M. Bibo Bourgi se réserve le droit de recourir à toutes les voies de droit, tant au Sénégal que dans tout autre pays, à l'égard de ceux qui se rendraient complices de la dépossession illicite dont il a été la victime", explique encore l’avocat au barreau de Paris, avertissant : "Aucun acquéreur éventuel ne saurait désormais opposer à M. Bourgi l'argument de son ignorance de la décision de justice internationale rendue relativement à cet ensemble immobilier".

Ce n’est pas la première fois que l’Etat du Sénégal tente de vendre les appartements de Bibo Bourgi. En 2017 déjà, la Direction des Domaines les avait mis en vente. Et les avocats de l’homme d’affaires sénégalo-libanais avaient mis en garde les futurs acquéreurs. «Ces acquéreurs doivent savoir que la prétendue confiscation des appartements (concernés) de ce complexe immobilier fait l’objet d’une procédure pendante devant une juridiction internationale statuant sous l’égide du règlement d’arbitrage de la Commission des Nations-Unies pour le droit commercial international», posent-ils.

En effet, depuis sa condamnation, en mars 2015, Bibo Bourgi se bat contre la confiscation de ses biens. Il dit ne pas être le prête-nom de Karim Wade, comme on l’accuse et a saisi des organes internationaux.

Rappelons que Bibo Bourgi a été condamné, en même temps que Karim Wade, par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), à 5 ans de prison et 69 milliards FCFA d’amende. La Cour avait, en sus, ordonné la confiscation de ses biens.