NETTALI.COM – Dans un communiqué daté de ce lundi 5 août, le procureur de la République a tenu à apporter des précisions sur les affaires Guy Marius Sagna et Adama Gaye dans le souci, dit-il, «de prévenir la propagation d’informations parcellaires ou inexactes». Sauf que Serigne Bassirou Gueye s’est lourdement trompé en évoquant les chefs d’inculpation retenus contre l’activiste membre du collectif «Frapp/France dégage».

 «Depuis quelques jours, des informations circulent sur les motifs de l’arrestation des nommés Guy Marius Sagna et Adama Gaye.» C’est ainsi que le procureur de la République près le tribunal de Grande instance hors classe de Dakar a campé le débat dans son communiqué daté de ce lundi 5 août 2019. Ainsi, «dans le souci de prévenir la propagation d’informations parcellaires ou inexactes», Serigne Bassirou Gueye apprend à l’opinion que «Guy Marius Sagna est poursuivi du chef de diffusion de fausses nouvelles, suite à ses déclarations selon lesquelles la France préparait un attentat contre le Sénégal».

Selon lui, «de telles déclarations, au de-là de leur caractère faux et de la psychose qu’elles créent, peuvent avoir des conséquences graves sur la tranquillité et la sécurité des citoyens et des étrangers vivant au Sénégal».

Pour ce qui est du journaliste Adama Gaye, le procureur de la République déclare que «ses propos d’une indécence inouïe sur le président de la République ont conduit à son inculpation sur la base de l’article 80 du Code pénal pour offense au chef de l’Etat».

Toutefois, cette sortie de Serigne Bassirou Gueye a plus que surpris les observateurs. En effet, depuis l’éclatement de l’affaire Guy Marius Sagna, il n’a jamais été question de «diffusion de fausses nouvelles» contrairement à ce que dit le maître des poursuites. Ce qui fait dire à certains que le procureur s’est lourdement trompé. L’a-t-il fait exprès ? Ce qui est sûr, c’est que, de son arrestation à son inculpation par le doyen des juges, l’activiste n’a jamais été poursuivi pour le délit de «diffusion de fausses nouvelles». Ce que confirme son avocat. Me Moussa Sarr : «Diffusion de fausses nouvelles et fausse alerte au terrorisme, ce n’est pas la même chose. Le procureur s’est lourdement trompé. Mon client a été inculpé le vendredi 19 juillet 2019 par le doyen des juges pour fausse alerte au terrorisme. Et j’étais présent dans le bureau du juge.» Et l’avocat de poursuivre : «Je suis formel et catégorique, le parquet s’est radicalement trompé. De l’arrestation de Guy Marius
Sagna jusqu’à ce jour, le parquet se trompe

A en croire, Me Moussa Sarr, les deux délits ne sont même pas punis par le même article. «Mon client est poursuivi pour fausse alerte au terrorisme, un délit puni par l’article 429 bis du code pénal. Alors que la diffusion de fausses nouvelles est punie par l’article 255 du code pénal», ajoute-t-il. Non sans indiquer qu’aucune des allégations contenues dans le communiqué du parquet, n’est imputable à son client. «Il n’est ni l’auteur du post sur facebook, ni du texte liminaire à la conférence de presse de ‘’France dégage’’», souligne l’avocat. Qui rappelle qu’en matière pénale, il n’y a pas de responsabilité collective, ni de responsabilité par emprunt encore moins de responsabilité du fait d’autrui. «En définitive, soutient-il avec force, Guy Marius Sagna est poursuivi sans aucune base légale