NETTALI.COM  - Dans la guerre contre la propagation du Covid-19, c'est l'Institut Pasteur qui est en train de jouer sa crédibilité surtout en Afrique. Au Sénégal comme à Madagascar, ses tests sont en train d'être remis en cause.

Pendant très longtemps, l'Institut Pasteur était considéré par les autorités sénégalaises comme la seule institution capable de dire qu'un malade souffre ou pas du Covid-19. Ce n'est que ces dernières semaines que l'Institut du professeur Souleymane Mboup a été autorisé à faire des tests. Objectif : avoir le maximum de tests possibles afin d'interrompre au plus vite la chaîne de transmission du coronavirus. Et jamais, un seul test de l'Institut Pasteur de Dakar n'a été remis en cause. Même si certaines personnes testées positives ont eu à contester leur positivité. Mais cette confiance jusqu'ici accordée à Pasteur risque de voler en éclats. Et pour cause, des tests faits au Sénégal et à Madagascar commencent à semer le doute.

A Dakar, dix médecins de l'Hôpital Fann avaient été testés et déclarés positifs, il y a quelques jours suscitant une réelle psychose dans cet établissement public de santé. Seulement, surprise : d'autres tests ont été faits et ont permis de se rendre compte que ces professionnels de santé n'ont jamais été atteints de coronavirus. Et ce sont les médecins, eux-mêmes, qui auraient demandé à être testés une deuxième fois. Qu'en serait-il si tous ceux qui ont été déclarés positifs avaient la possibilité de réclamer d'autres tests? En tout cas, l'Institut Pasteur admet son erreur et parle de "prélèvements non conformes". Et comme si cela ne suffisait pas, la presse révèle que le malade décédé du Covid-19 à Pire ce vendredi avait été déclaré guéri. Pourtant, de nombreux professionnels de santé n'ont cessé d'attirer l'attention des autorités sur le fait que, selon eux, testé négatif ne signifie pas guérison. "Les cas communautaires dont on parle pourraient être causés par des malades déclarés guéris et libérés alors qu'il fallait continuer à les surveiller", confie une source très au fait des questions de santé.

Mais ce n'est pas qu'à Dakar qu'il y a des doutes sur le travail du pourtant très crédible Pasteur. A Madagascar, un bras de fer a opposé, cette semaine, le gouvernement à l'Institut Pasteur. Et pour cause, les autorités malgaches ont vigoureusement contesté les résultats de tests effectués par l'Institut qui avait déclaré positifs, le 6 mai dernier, 67 patients. Jugeant le nombre trop élevé, le gouvernement malgache a alors exigé une contre-expertise. Résultat : seuls cinq cas ont effectivement été déclarés positifs. Pour se défendre, l'Institut explique que des "échantillons sains ont pu être accidentellement contaminés sans qu'on sache à quel moment". Faut-il en déduire que les tests faits dans certains pays ne sont pas totalement fiables? En tout cas, le doute semble de plus en plus légitime.