NETTALI.COM- Le président directeur général de Dangote, El Hadj Aliko Dangote et deux de ses collaborateurs sont traduits devant le tribunal correctionnel de Dakar par les héritiers de Serigne Abdou Khadir Mbacké. Accusés d'association de malfaiteurs, de vol, d'escroquerie et de faux et usage de faux, leur procès, prévu ce jeudi, a été renvoyé au 5 mars pour le paiement de la consignation.

Nouveau feuilleton judiciaire dans le bras de fer opposant El Hadji Aliko Dangote et les héritiers de son défunt "associé" Serigne Khadir Mbacké. Ces derniers ont cité le président directeur général de "Dangote industries limited" et deux de ses collaborateurs devant le tribunal correctionnel de Dakar. Il s'agit de Roger Gold Smith, ancien administrateur général de la société et son remplaçant, Lucas Erik Haelterman. Le trio est attrait devant la première chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Dakar pour les faits d'association de malfaiteurs, de vol, d'escroquerie et de faux et usage de faux, entrave aux droits d'associés à participer aux assemblées générales.

Le procès était prévenu hier, jeudi, mais il a été renvoyé au 5 mars prochain, pour le paiement de la consignation.

En attendant que le juge statue sur leur requête, Me Baboucar Cissé et ses confrères constitués par les héritiers, réclament une provision de 20 milliards F Cfa.

Ils veulent que le juge ordonne  l'évaluation de la gestion de la société "Dangote Cement Sénégal" de 2010 à 2017 avec un inventaire des engagements pris. Les conseils des héritiers veulent aussi l'évaluation du patrimoine de l'entreprise. Ils ont demandé que les sociétés "Dangote Industries limited" et "Dangote Cement Sénégal" soient déclarés civilement responsables.

Dans la citation servie aux mis en cause, les requérants reprochent à Dangote et Cie d'avoir illégalement sorti le défunt, décédé le 10 septembre 2010, de l'actionnariat de la société. "La société Dangote industries Sénégal SA n'a initié aucune démarche afin d'impliquer les héritiers de feu Abdou Khadir Mbacké dans la société en vertu des 10% de l'actionnariat qu'ils détiennent. Que pire, c'est au cours de l'inventaire des biens du défunt en vue de leur partage que ces actions sociales ont été identifiées", dénoncent les héritiers.

Selon les requérants, "lorsque l'administrateur séquestre a saisi le Dg qui était Smith à l'époque, a nié l'existence des 10% en déclarant que le défunt ne détient pas d'action ni dans Dangote Cement Sénégal, ni dans "Dangote industries Sénégal".

Le document cité par le journal renseigne qu'au décès, il y a eu un changement de la forme sociale de "Dangote industrie Sénégal" passée d'une société anonyme avec administrateur général à une société anonymes avec Conseil d'administration. Lors de cette assemblée générale tenue le 2 mars 2012, un changement de dénomination de "Dangote industries Sénégal" en "Dangote Cement Sénégal" a été opérée. "La société Dangote Limited" qui jusqu'ici détenait 90% du capital, a manœuvré pour devenir l'actionnaire unique en s'appropriant des 10% des héritiers", dénoncent les avocats des héritiers. Ce qui constitue à leurs yeux, le délit de faux et d'usage de faux.

Pour le vol, ils soulignent dans la citation qu'" étant donné qu'aucune cession n'a été faite entre les héritiers et Dangote industries limited et que le transfert des actions des héritiers au profit de l'actionnariat majoritaire en l'absence d'une cession dûment constatée n'est rien d'autre qu'une soustraction frauduleuse".

Concernant le faux, les conseils soutiennent que Dangote et Smith ont recouru à des manœuvres frauduleuses en tenant une assemblée générale extraordinaire illégalement afin de faire perdre aux héritiers leur part".