NETTALI.COM - La question du troisième mandat ne laisse indifférent Alioune Tine. A l'émission Objection de ce dimanche, le directeur d’Africa Joom Center a estimé que le président Macky Sall doit rassurer les Sénégalais sur cette question.
" Travaillons pour faire de ce mandat un succès et à la fin du mandat quelqu’un sera désigné pour représenter le parti. Si les Sénégalais seront satisfaits de leur travail, l’Alliance pour la République (APR) pourra rester au pouvoir", a dit Alioune Tine.
A l'en croire, " le grand problème au Sénégal, c’est qu’il y a une rupture de confiance entre les Sénégalais"." Donc, à mon avis, le premier travail de Macky Sall pour le restant de son mandat est de restaurer la confiance en privilégiant le dialogue ", recommande-t-il.
Alors comment l'Etat doit-il faire pour trouver la bonne formule?
Alioune Tine d'indiquer : " l’Etat doit rester neutre avec une justice juste. La démocratie se construit avec les gens débous et non avec des gens couchés. Elle ne se construit pas avec les membres de son parti ou avec ceux de sa communauté".
Par ailleurs, l’ancien coordonnateur du M23 a exprimé sur les ondes de Suf fm son amertume sur le naufrage de l'embarcation de migrants qui a fait 63 morts dont 15 Sénégalais.
A cet égard, Alioune Tine demande aux Etats africains de mettre fin à la politique migratoire de l’Europe qu’ils ont tendance à subir. "Celle-ci permet aux citoyens européens d’aller chercher les opportunités en Afrique et partout dans le monde alors qu’au même moment les africains sont assignés à résidence ", déplore-t-il.
" L’océan est devenu un cimetière. C’est tragique. C’est ce droit à la vie qui est complètement banalisé. Il y a combien de bateaux de jeunesses africaines qui chavirent dans l’océan et qui meurent ? C’est des milliers. Mais de quoi ces phénomènes sont-ils le syndrome ? Je pense que c’est ça qui est important", a laissé entendre le directeur d’Africa Joom Center.
Pour lui, les multinationales européennes viennent pendant ce temps chercher des opportunités ici à travers "le pétrole " et la "grande distribution ".
" Maintenant l’Europe ferme totalement ses frontières et à côté de cela il y a le discours populiste qui est un discours de haine, un discours de rejet. Un discours qui fait de l’étranger le bouc-émissaire de tout ce qui se passe en Europe " , regrette-t-il.
" Il est temps que les politiques africains se penchent sur cette question et discutent de ce problème parce que l’Afrique n’a pas de politique de migration. L’Afrique subit la politique de l’Europe qui est la fermeture systématique des frontières", alerte Tine.
"Il appartient au Etats africains de mettre fin à cela, qu’ils parlent d’égal à égal avec l’Europe pour qu’à l’instar des Européens qui viennent chercher des opportunités ici, les Africains puissent aller en Europe, aux Etats-Unis chercher des opportunités. Les capitaux, ils bougent. Les opportunités elles bougent, mais les personnes elles ne bougent pas ", conclut-il.