NETTALI.COM – Depuis la réélection de Macky Sall en février 2019 pour un dernier mandat de cinq ans, l’Alliance pour la république (Apr) fonctionne comme une véritable armée mexicaine. Chacun tire de son côté. Ce qui donne l’image de troupes qui échappent au contrôle de leur chef.

Les députés Moustapha Cissé Lô et Djibril War ont offert, cette semaine, un spectacle honteux  et indigne de parlementaires. Dans le hall de l’Assemblée nationale, ils se sont insultés comme des gamins. En colère, le fils de Cissé Lô a failli tabasser le collègue et camarade de parti de son père. Ce dernier a, d’ailleurs, osé défier publiquement le Président Macky Sall. Avant cette scène ahurissante, le même Djibril Wade a brandi des accusations de détournement contre Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar. Réponse de Diakhaté : «Djibril War ment sans vergogne.» L’ancien ministre-conseiller est même allé plus loin. Puisqu’il a mis sur la place publique l’utilisation des fonds alloués au groupe de la majorité. De l’argent du contribuable sénégalais qui a notamment servi à financer la coalition Benno Bokk Yakaar.

Dans le même mois, un autre parlementaire et membre de l’Alliance pour la république (Apr) a été envoyé en prison pour trafic de faux billets de banque. Des faits qui sont loin d’être isolés, mais qui tendent plutôt à montrer que le chef de l’Apr est en train de perdre le contrôle de ses troupes alors qu’il vient juste d’être réélu pour un second et dernier mandat. Justement, à propos du mandat présidentiel, le parti du président de la République a encore du mal à accorder ses violons. Si Macky Sall a pris des sanctions contre Moustapha Diakhaté et Sory Kaba qui ont osé dire qu’il en était à son dernier mandat, il regarde en spectateur intéressé les sorties de gens comme Arona Coumba Ndoffène Diouf qui soutiennent urbi et orbi que la Constitution lui donne le droit de se présenter en 2024. Pourtant, le chef de l’Etat a tout fait pour éviter que le débat sur son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle ne soit posé de sitôt. Ce, afin d’éviter les querelles de positionnement au sein de parti voire de sa coalition. Pari perdu. Non seulement la polémique s’est installée, mais certains se positionnent déjà. C’est le cas du ministre des Affaires étrangères. Ce dernier a déjà le soutien d’un mouvement dénommé «Club des amis d’Amadou Ba» qui s’est d’ailleurs doté d’un site Internet. C’est dire que dans la tête de certains, la bataille pour la succession de Macky Sall est déjà lancée. Ce qui ne fera qu’affaiblir l’aperiste en chef. Et la situation ne fera qu’empirer au fur et à mesure que s’approchera l’échéance de 2024. A moins que…