NETTALI.COM - Le Sénégal a raté le rendez-vous du choix du modèle économique. C'est du moins le constat du juriste publiciste et expert en projet de développement, Aldiouma Sow. Pour l'invité de Sud Fm, à l'émission "Objection" de ce dimanche 1er décembre, le Sénégal n'a pas encore défini un modèle qui prend en charge les préoccupations de la demande nationale.

Aldiouma Sow est formel. De l'indépendance à nos jours, les dirigeants sénégalais ont copié le modèle du colonisateur.

" On a raté une étape après les indépendances, c'est l'étape du choix de modèle économique. Les élites politiques dirigeantes depuis 1960 jusqu'à nos jours n'ont fait que perpétuer le modèle économique coloniale qui est un modèle extraverti. Le colon avait bâti une économie sénégalaise pour satisfaire les besoins de consommation de la métropole. Il y a toujours des secteurs de l'économie française qui comptent sur l'économie sénégalaise pour écouler leurs surplus de production. On peut citer le secteur des télécommunications, de l'hôtellerie, de la banque, de l'eau", martèle le militant de Pastef, Les Patriotes.

Aldiouma Sow invite dans la foulée le gouvernement actuel à rompre avec le modèle économique colonial.

"En réalité, on n'a pas encore défini un modèle économique qui est basé sur la satisfaction de notre demande nationale et basé sur nos priorités. Nos dirigeants n'ont pas encore pris leur courage à deux mains pour définir un modèle économique qui rompt avec le modèle économique colonial. Et ils doivent le faire", a laissé entendre le juriste publiciste et expert en projet de développement.

A l'en croire, le modèle économique en vigueur ne correspond à aucun à celui des pays des émergents.

"l'industrialisation n'est pas une priorité pour ce gouvernement..."

Auparavant, Aldiouma Sow n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur le gouvernement Macky 2 qui ne semble pas faire du chômage des jeunes une sur-priorité. " La vérité est que l'industrialisation n'est pas une priorité pour ce gouvernement. Dans la loi de finance initiale 2020 qui vient d'être présentée à la représentation nationale, l'enveloppe financière qui est affectée au ministère du développement industriel et du renforcement des Pme et Pmi est évaluée à 9 milliards", dit-il. Avant d'ajouter : "Au moment où des ministères comme celui du genre et de la famille, celui de la jeunesse, je ne dis pas que ce ne sont pas des ministères importants mais ces ministères ont plus de 20 milliards de budget alors celui de l'industrie peine à avoir 10 milliards".

Pour le membre du bureau politique de Pastef, le renforcement du secteur industriel reste une obligation.

"Cela est révélateur d'une certaine façon de voir les choses. Cela veut dire que l'industrialisation n'est pas une priorité de cet Etat qui est pourtant confronté au chômage des jeunes. Aujourd'hui tout le monde s'accorde à dire que si nous voulons connaître le plein emploi, il faudra que nous renforçons le secteur industriel", préconise le juriste