NETTALI. COM - Le Syndicat national des professionnels de l'information et de la communication ( Synpics) est très remonté contre Me Baboucar Cissé. Les syndicalistes ont, par voie épistolaire, saisi le Bâtonnier de l'ordre des avocats. Cela, pour dénoncer les propos tenus par Me Cissé lors d'une audience au tribunal de Dakar. La robe noire a traité les journalistes de " terroristes pires que Daesh".

"Dénonciation de propos diffamatoires et injurieux tenus par Me Cissé", tel est l'objet du document transmis au bâtonnier par le Synpics. C'est pour déplorer les propos de Me Cissé à l'endroit de la presse, lors de sa plaidoirie dans une affaire de diffamation opposant le patron de Leewto production au journaliste Doudou Coulibaly.

"Nous avons appris avec peine le propos tenus par l'avocat inscrit au bureau de Dakar, Monsieur Baboucar Cissé à l'encontre de la presse sénégalaise. Au cours d'une plaidoiries tenue le jeudi 14 novembre 2019 au tribunal de Dakar dans une affaire de diffamation, Monsieur Cissé, qui défend les intérêts du demandeur Pape Thaliss Faye, a traité les journalistes de terroristes pires que Daesh en référence à ce mouvement honni qui utilise la violence et tue des personnes un peu partout dans le monde", a écrit Bamba Kassé.

Selon lui, les propos tels que rapportés par la presse sont les suivants : " Les journalistes sont des mercenaires pires que Daesh. Il faut mettre de l'ordre dans les sites d'information. Pour massacrer quelqu'un, il suffit de donner de l'argent à un journaliste véreux. Les journalistes sont des maîtres chanteurs".

Pour le patron du Synpics, ces propos tenus dans le cadre formel d'une plaidoirie devant la barre sont constitutifs d'une insulte à l'endroit de toute une corporation. Ils sont non seulement insultants mais renferment toutes les caractéristiques d'une diffamation, chef d'inculpation pour lequel, paradoxalement d'ailleurs, Me Cissé a estimé devoir se constituer pour défendre quelqu'un qui en serait victime.

"Cette violente sortie, qui plus est, procède d'une généralisation imprudente, renseigne, si besoin en était, d'un mépris insolent à l'endroit de toute une corporation de la part de Baboucar Cissé. Monsieur le bâtonnier, s'il y a un instrument que les deux corporations d'avocats et de journalistes partagent, c'est l'existence d'un code déontologique", a soutenu Bamba Kassé.

Toutefois, le journaliste demeure convaincu que l'immunité dans la plaidoirie n'est pas absolue ! Et en aucun cas ne saurait s'aménager, dans le cadre de l'exercice de sa profession, un quitus d'insolence.

" Me Cissé qui a déjà eu à ferrailler avec des journalistes devant la barre, se particularise par l'usage d'un vocabulaire ordurier à l'endroit de la presse. Cette même presse qu'il ne se gêne pourtant pas de convoiter lorsque pour les besoins de ses affaires, il s'essaye à l'exercice de la communication via des conférences de presse", a-t-il dit.

Avant de poursuivre : " Le Synpics en appelle à votre autorité pour rappeler à Me Cissé que quand bien même il a en face de lui des journalistes sénégalais, le port de sa robe d'avocat ne l'affranchit pas de respecter les droits des citoyens sénégalais fussent-ils des prévenus dans une affaire pendante devant la justice. Être avocat ne veut pas dire être au-dessus des lois. Les privilèges de juridiction et la procédure qui le protègent, ne doivent pas être utilisés comme un quitus à la liberté d'insulter".