NETTALI.COM  - Le débat sur la limitation des mandats du chef de l’Etat qui avait défrayé la chronique sous Me Abdoulaye Wade, revient prématurément en surface, en direction de la présidentielle de 2024. Jadis au cœur du projet supposé de dévolution monarchique du pouvoir au profit de la "Génération du Concret" dont il fut l’idéologue, Cheikh Diallo, l’invité du Grand Jury de la Rfm, ce dimanche, a abordé la question.

Perdu de vue depuis un bon moment, Cheikh Diallo réapparaît, et c'est pour se prononcer sur le débat relatif à la limitation du mandat du président de la République. « Le président Macky Sall n’a pas encore délibéré sur la question du 3e mandat. C’est vrai qu’il s’est déjà prononcé sur la question de manière assez ferme. Mais le point de vue du président n’a pas une valeur constitutionnelle », se laisse convaincre l’ancien journaliste au Soleil.

Il est d’avis qu’« aujourd’hui, les règles du jeu ont changé ». « Mais il faut tenir compte que l’opinion publique est une force politique qui n’est pas inscrite dans la constitution. Mais en définitive, il faudra tenir compte de cette opinion publique », précise celui-ci.

« On a augmenté le nombre de ministres et de députés, on n’a rien dit. On a augmenté les prix des denrées, de l’eau, de l’électricité, des impôts, on n’a rien dit. On a augmenté le mandat des élus locaux, on n’a rien dit, mais peut-être que quand le président tentera d’avoir un troisième mandat, il n’y aura plus personne pour le soutenir », avertit-il.

Le débat sur le 3e mandat ayant une corrélation avec la planification successorale au sein du régime, Cheikh Diallo dresse les profils aptes à remplacer Macky Sall. « Macky Sall doit accepter les ambitions naissantes dans son rang. Tous les grands hommes préparent leur successeur ou alors qu’il crée des émules »,  conseille l’ex-homme de confiance de Karim Wade. A l’en croire, Amadou Bâ, Aminata Touré, Makhtar Cissé, voire Mouhamad Boun Abdallah Dionne, qu’il met dans l’étoffe du russe Dimitri Medvedev, sont tous présidentiables.