NETTALI.COM - Quelques jours après la saisie à Pire de munitions destinées à la Mauritanie, les gendarmes de Pékesse ont saisi, mercredi dernier, 750 munitions après avoir intercepté un convoi en route pour Darou Mousty via Thilmakha. Le présumé propriétaire de la marchandise, Cheikh Lô, et deux de ses collaborateurs ont été arrêtés.

Quelques jours après la saisie opérée à Pire par les gendarmes de Tivaouane de 3900 munitions appartenant aux Forces armées sénégalaises, les gendarmes de Pékesse ont, lors d’un contrôle de routine le mercredi 6 novembre dernier, mis la main sur une marchandise pour le moins «dangereuse». Selon une source proche de l’enquête, deux hommes, en route pour la bourgade religieuse de Darou Mousty, ont été arrêtés transportant des paquets «spéciaux» contenant plus de 750 munitions. Des balles supposées appartenir à l’Armée sénégalaise, comme lors de la première saisie.

Dès les premières heures de leur arrestation, les deux individus se sont présentés aux gendarmes comme étant le chauffeur et le proche collaborateur de Cheikh Lô, un notable de Darou Mousty, réputé «très proche du khalife». Interrogés sur la provenance des munitions, les convoyeurs confient les avoir achetées dans une armurerie de Dakar appartenant à des personnes d’origine libanaise. Au terme des premières auditions, pour vérifier la provenance des munitions mais aussi leur destination finale, le Procureur de la République près le Tribunal de Thiès, Thierno Demba Sow a transmis le dossier avant-hier jeudi, aux enquêteurs de la Section de Recherches (Sr) de la Gendarmerie de Colobane (Dakar) qui avaient déjà interpellé Cheikh Lô, présumé propriétaire des munitions.

Selon nos informations, l’enquête suit toujours son bonhomme de chemin. Comme pour la première saisie de 39 000 balles, les enquêteurs cherchent à déterminer, outre l’implication des personnes interpellées, l’origine des munitions, leur destination finale et les éventuelles complicités.

Face aux enquêteurs de la Section de Recherches, Cheikh Lô ne se serait pas débiné. Le notable de Darou Mousty aurait expliqué avoir acquis ces munitions dans le seul et unique but de respecter une tradition bien ancrée dans son terroir : «Il a fait savoir que lors des manifestations religieuses, ils ont l’habitude de tirer des balles en l’air», renseigne une source proche de l’enquête. Ces réponses – pour le moins curieuses - vont-elles convaincre les hommes du commandant Mbengue ? L’enquête, une fois bouclée, devrait permettre de faire jaillir la lumière sur cette affaire qui a éclaté trois jours avant la nuit du Prophète (Psl).