NETTALI.COM – Invité de l'émission "Jury du Dimanche" sur I-Radio et I-Télé, Mouhamadou Makhtar Cissé a fait un pari optimiste sur le potentiel du Sénégal, dans la foulée du dialogue initié par le chef de l’Etat et qui remporte l’adhésion d’une bonne partie de l’opposition. En clair, il démontre comment le pays de la téranga peut capitaliser sur ses ressources, dont la gestion, selon son propos, est entouré de la plus haute transparence, à travers des mécanismes de contrôle certifiés par les instances internationales habilitées. C’est ainsi qu’il exhorte à instituer un « consensus fort » comme un rempart devant mettre le pétrole et le gaz sénégalais hors d’atteinte de toute malédiction. Il a en tout cas fait le tour de la question en s'évertuant à lever tous les équivoques sur le sujet.  

Makhtar Cissé mette les points sur les i de la tribune du « Jury du Dimanche ». Le phrasé accessible et un débit à l’avenant, le ministre du Pétrole et des Energies joue la carte de l’apaisement, usant du champ lexical de l’espoir pour que les ressources naturelles découvertes sous nos cieux fassent reculer les « frontières de la pauvreté ».

« Partout où vous avez des réserves importantes, ce sont des zones d’instabilité »

Le contexte de dialogue politique l’amène à souligner que pour que le Sénégal ait une souveraineté sur ses ressources naturelles, il faudrait d’abord, à « la base », « un consensus fort ». « Le gaz et le pétrole sont des ressources économiques, mais dont la gestion est éminemment politique car la géopolitique entre en jeu », rappelle Makhtar Cissé. « Partout où vous avez des réserves importantes, ce sont des zones d’instabilité. L’exemple du Venezuela qui peine à être dans la stabilité à cause de ses ressources naturelles, ce n’est pas un hasard», a avancé M. Cissé, ce dimanche, face à Mamadou Ibra Kane.

Au sujet de la gestion de ces ressources, le ministre répond : « Il n'y a aucune nébuleuse ». « Les quantités découvertes sont connues et publiées. Parce que les opérateurs ont l’obligation, dans les 48, de publier leurs découvertes. C’est dire encore que tout est transparent », a soutenu le ministre. Selon ses explications, « aujourd’hui, nous avons trois grands gisements. Un au Nord que nous partageons avec la Mauritanie, c’est l’un des plus grands avec celui de Yakar Téranga, les deux cumulés sont du gaz et font 9 10 milliards de M3 ». « Nous avons aussi un gisement avec du gaz associé à du pétrole, c’est celui de Sangomar qui nous permettra à partir de 2022 de sortir le premier baril de pétrole du Sénégal. Ce qui est exploitable sur la base des données scientifiques que nous avons, c’est 563 millions de baril », a-t-il poursuivi.

Question du contenu local et des gains du Sénégal

Concernant le Contenu local, M. Cissé renseigne qu’il est prévu “une discrimination positive” pour les investisseurs sénégalais car l’appel d’offres est prévu mais on peut organiser une sorte d’entente directe. “C’est là où je vois une fenêtre pour le secteur privé national pour qu’il puisse participer à cette aventure du pétrole au niveau de la recherche, c’est plus facile pour les nationaux de participer à la base, notamment pour la commercialisation et les services”.

Outre le secteur privé, la jeunesse est prise en compte dans ce contenu local avec un accent particulier sur la formation. “Il faut que nous travaillions très sérieusement à la formation des jeunes qui doivent apprendre à être compétitifs”, déclare le ministre. Aussi rappelle-t-il qu’outre l’aspect juridique et réglementaire, l’Etat mise sur les ressources humaines qui demeurent le préalable. D’où la création de l’Institut national du pétrole et du gaz qui d’après lui, vient de sortir 22 ingénieurs qui sont en stage dans différents pays pétroliers. Toujours dans cette dynamique d’une bonne gestion des ressources naturelles, le gouvernement a bien réglementé le partage des revenus.

Sur la question du partage des bénéfices, le ministre Cissé précise que “ce n’est pas un contrat des royalties à verser comme certains l’ont dit mais un contrat de partage de recherche et de partage de production”. Dans la même veine, il indique la clé de répartition ne désavantage pas le Sénégal concernant les contrats pétroliers. “Si on additionne les parts de Petrosen, les impôts prélevés par l’Etat et la part de l’Etat, on est à 2 /3 de revenu”.

Potentiel des ressources énergétiques du Sénégal

Si jusque-là nous avons trois grands gisements au Sénégal, il y en a 19 autres sur lesquels il y a des chances de découverte. “Beaucoup de choses peuvent ainsi être améliorées parce que nous aurions mieux appris’’, a-t-il dit. Pour Mouhamadou Makhtar Cissé, le Sénégal doit être dans “cette dynamique de transformation structurelle de son économie telle que c’est prescrit et décrit dans le PSE qui est notre boussole”. il s’agit plus exactement de partir du processus d’industrialisation pour sortir du pétrole et du gaz, toutes les possibilités de création de richesse et d’emplois.

Mais aussi, de la transformation du gaz en électricité pour baisser le coût de l’électricité, le prix de vente aux ménages mais surtout le prix de vente aux entreprises… “Il y a une multitude de filières et le contenu local commence par ça”, soutient le ministre.

« Il n’y a pas encore eu de vente. Kosmos veut vendre…c’est son droit de vendre »

Quid de la cession par Kosmos de 20 à 30% de ses actions à Abu Dhabi, Le ministre du pétrole et des Energies de préciser : « Il n’y a pas encore eu de vente. Kosmos veut vendre, je vous le dis y a rien à cacher et c’est son droit de vendre. Ils ne peuvent pas vendre sans l’autorisation du ministre de l’Energie je suis de par la loi».  « C’est du droit des sociétés. Comme c’est une association où il y a Petrosen, Bp et  Kosmos, avant de vendre, il y a un droit de préemption de Petrosen qui est notre compagnie nationale.  Ce droit de préemption, Petrosen est fondé à le lever, s’il n’arrive pas à le lever parce que c’est des financements importants, parce que ce n’est pas l’option stratégique de l’Etat, Kosmos peut s’adresser à un tiers. Dans une société, si aujourd’hui vous voulez vendre vos actions, votre partenaire a la priorité sur un 1/3, s’il ne veut pas acheter vous êtes libre de vendre à un tiers. Ici le partenaire c’est Petrosen, de par la loi, on ne peut pas vendre sans d’abord proposer à Petrosen, on ne peut pas vendre sans une décision du ministère qui autorise la vente », rappelle M.Cissé.

Pas de nouvelle découverte 

De la même manière, l'ancien DG de Senelec a battu en brèche les allégations relatives à de nouvelles découvertes de gaz naturel dans le puits Yakaar-2 par Kosmos. Le ministère du Pétrole et des Energies parle plutôt de ressources confirmées. « S’il  y a une découverte le gouvernement n’attendra pas d’être interpellé pour communiquer dessus. La ressource appartient au peuple, on a l’obligation d’informer le peuple s’il y a découverte », éclaire le ministre.

Mieux, il croit savoir qu’avec les revenus dont héritera le Sénégal après la phase d’exploitation,  « nous avons de quoi produire presque 5 à 6 fois la capacité en électricité... ». Cela, relativement à l’objectif d’accès universel à l’électricité projeté en 2025.

Société africaine de raffinage-« L’Etat est l’actionnaire majoritaire aujourd’hui »

Sur un autre registre, Mouhamadou Makhtar Cissé a abordé la question de la configuration de l’actionnariat au niveau de la Société africaine de raffinage. Contrairement aux rumeurs colportées par les cancans, l’Etat a 43 %, à travers Petrosen,  Locafrique 34%, Total, Itoc  et Sara Energie détiennent  le reste. « L’Etat est l’actionnaire majoritaire aujourd’hui », rassure-t-il. A travers le pacte d’actionnaires, le gouvernement a verrouillé pour avoir la haute main sur cette entreprise.

Quid de la création d'une nouvelle raffinerie, l'ancien directeur de cabinet du Président Sall de parlerler d'amélioration de l'existant car une nouvelle centrale prendrait 5 à 6 ans.

Pour finir, M. Cissé a, sur les supports de emedia, réagi à la consécration du Président Macky Sall comme « l'homme de l'année » dans le secteur du pétrole. Le ministre du Pétrole et des Énergies fait noter que le Sénégal n'a rien demandé et que le chef de l'État mérite amplement cette distinction de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

 

 

Energie-Makhtar Cissé fait le point

 

NETTALI.COM – Alors que le débat sur les ressources naturelles suscite un retentissement médiatique qui épouse la forme d’une polémique politicienne, le ministre du Pétrole et des Energies fait un pari optimiste sur le potentiel du Sénégal, dans la foulée du dialogue initié par le chef de l’Etat et qui remporte l’adhésion d’une bonne partie de l’opposition. En clair, Mouhamadou Makhtar Cissé démontre comment le pays de la teranga peut capitaliser sur ces ressources, dont la gestion, selon son propos, est entouré de la plus haute transparence, à travers des mécanismes de contrôle certifiés par les instances internationales habilitées. C’est ainsi qu’il exhorte à instituer un « consensus fort » comme un rempart devant mettre le pétrole et le gaz sénégalais hors d’atteinte de toute malédiction.

Makhtar Cissé mette les points sur les i de la tribune du « Jury du Dimanche ». Le phrasé accessible et un débit à l’avenant, le ministre du Pétrole et des Energies joue la carte de l’apaisement, usant du champ lexical de l’espoir pour que les ressources naturelles découvertes sous nos cieux fassent reculer les « frontières de la pauvreté ».

Le ministre a énuméré les initiatives de l’Etat devant permettre un partage équitable des bénéfices tirés de la manne péto-gazière. C’est ainsi qu’il a cité l’édification d’un institut du pétrole et du gaz et exhorté les jeunes à s’entrainer « pour être compétitifs ». Sous ce rapport, le ministère en charge du Pétrole travaille en parfaite synergie avec ceux de la Recherche scientifique et de la Formation professionnelle.

« Partout où vous avez des réserves importantes, ce sont des zones d’instabilité »

Le contexte de dialogue politique l’amène à souligner que pour que le Sénégal ait une souveraineté sur ses ressources naturelles, il faudrait d’abord, à « la base », « un consensus fort ». « Le gaz et le pétrole sont des ressources économiques, mais dont la gestion est éminemment politique car la géopolitique entre en jeu », rappelle Makhtar Cissé. « Partout où vous avez des réserves importantes, ce sont des zones d’instabilité. L’exemple du Venezuela qui peine à être dans la stabilité à cause de ses ressources naturelles, ce n’est pas un hasard», a avancé M. Cissé, ce dimanche, face à Mamadou Ibra Kane.

Au sujet des soupçons portés par une certaine opposition et une partie de la société civile sur la gestion de ces ressources, le ministre répond : « Il n'y a aucune nébuleuse ».

« Les quantités découvertes sont connues et publiées. Parce que les opérateurs ont l’obligation, dans les 48, de publier leurs découvertes. C’est dire encore que tout est transparent », a soutenu le ministre. Selon ses explications, « aujourd’hui, nous avons trois grands gisements. Un au Nord que nous partageons avec la Mauritanie, c’est l’un des plus grands avec celui de Yakar Téranga, les deux cumulés sont du gaz et font 9 10 milliards de M3 ». « Nous avons aussi un gisement avec du gaz associé à du pétrole, c’est celui de Sangomar qui nous permettra à partir de 2022 de sortir le premier baril de pétrole du Sénégal. Ce qui est exploitable sur la base des données scientifiques que nous avons, c’est 563 millions de baril », a-t-il poursuivi.

« Il n’y a pas encore eu de vente. Kosmos veut vendre…c’est son droit de vendre »

Le ministre du pétrole et des Energies dément l’information relative à une supposée cession, par Kosmos, de 20 à 30% de ses actions à Abu Dhabi. « Il n’y a pas encore eu de vente. Kosmos veut vendre, je vous le dis y a rien à cacher et c’est son droit de vendre. Ils ne peuvent pas vendre sans l’autorisation du ministre de l’Energie je suis de par la loi», recadre-t-il.  

« C’est du droit des sociétés. Comme c’est une association où il y a Petrosen, Bp et  Kosmos, avant de vendre, il y a un droit de préemption de Petrosen qui est notre compagnie nationale.  Ce droit de préemption, Petrosen est fondé à le lever, s’il n’arrive pas à le lever parce que c’est des financements importants, parce que ce n’est pas l’option stratégique de l’Etat, Kosmos peut s’adresser à un tiers. Dans une société, si aujourd’hui vous voulez vendre vos actions, votre partenaire a la priorité sur un 1/3, s’il ne veut pas acheter vous êtes libre de vendre à un tiers. Ici le partenaire c’est Petrosen, de par la loi, on ne peut pas vendre sans d’abord proposer à Petrosen, on ne peut pas vendre sans une décision du ministère qui autorise la vente », rappelle M.Cissé.

De la même manière, il a battu en brèche les allégations relatives à de nouvelles découvertes de gaz naturel dans le puits Yakaar-2 par Kosmos. Le ministère du Pétrole et des Energies parle plutôt de ressources confirmées. « S’il  y a une découverte le gouvernement n’attendra pas d’être interpellé pour communiquer dessus. La ressource appartient au peuple, on a l’obligation d’informer le peuple s’il y a découverte », éclaire le ministre.

Mieux, il croit savoir qu’avec les revenus dont héritera le Sénégal après la phase d’exploitation,  « nous avons de quoi produire presque 5 à 6 fois la capacité en électricité... ». Cela, relativement à l’objectif d’accès universel à l’électricité projeté en 2025.

Société africaine de raffinage-« L’Etat est l’actionnaire majoritaire aujourd’hui »

Sur un autre registre, Mouhamadou Makhtar Cissé a définitivement éteint la polémique sur la configuration de l’actionnariat au niveau de la Société africaine de raffinage. Contrairement aux rumeurs colportées par les cancans, l’Etat a 43 %, à travers Petrosen,  Locafrique 34%, Total, Itoc  et Sara Energie détiennent  le reste. « L’Etat est l’actionnaire majoritaire aujourd’hui », rassure-t-il. A travers le pacte d’actionnaires, le gouvernement a verrouillé pour avoir la haute main sur cette entreprise.

Pour finir, Mouhamadou Makhtar Cissé a, sur les supports de emedia, réagi à la consécration du Président Macky Sall comme « l'homme de l'année » dans le secteur du pétrole. Le ministre du Pétrole et des Énergies fait noter que le Sénégal n'a rien demandé et que le chef de l'État mérite amplement cette distinction de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).