NETTALI.COM - Même s’il a nié les faits devant caméra, le docteur Cheikhouna Gaye de la Pharmacie «Serigne Fadilou Mbacké» s’est confondu en excuses. Du moins, selon les termes du procès-verbal établi au commissariat des Parcelles assainies.  

Depuis le début de «l’affaire» du commissaire Bara Sankharé, c’est parole contre parole, version contre version…Par médias interposés, à visage découvert ou sous le couvert de l’anonymat, le docteur en pharmacie Cheikhouna Gaye et le commissaire Bara Sankharé se rejettent la paternité de la «faute» qui a généré la violente altercation de la pharmacie Serigne Fadilou Mbacké de la Patte d’Oie de Dakar.

Mais selon le procès-verbal parcouru par Nettali, à l’entame de son interrogatoire, le policier-enquêteur a notifié au pharmacien son droit de se faire assister par un avocat de son choix régulièrement inscrit au barreau. Réponse du docteur :  « à ce stade de la procédure, je n’ai pas besoin de la présence d’un avocat pour me défendre».

Invité à s’expliquer sur les faits qui lui valent une conduite dans les locaux de la police des Parcelles assainies, il déclare : «Je suis pharmacien et notre officine est sise en face du centre de santé Nabil Choucair. Il y a quelques heures, le sieur dont vous dites se nommer Bara Sankharé, est venu me demander un produit (Tétavax, Ndlr) dont la vente sans ordonnance est interdite. Après le lui avoir signifié, il est ressorti de la pharmacie avant de revenir quelques minutes plus tard, en tenant son téléphone à la main et voulant me montrer le médicament. Du coup, je lui ai fait savoir que le produit ne se vend pas sans ordonnance. Contre toute attente, il est entré dans une colère noire, en soutenant que je lui ai mal parlé et que j’étais impoli. Me sentant atteint dans mon honneur, je lui ai retourné le même mot et il s’en est suivi une vive altercation.»

Le pharmacien poursuit, toujours selon les termes du procès-verbal : «Ne pouvant plus me contrôler, je l’ai empoigné et les gens qui étaient sur place ont réussi à nous séparer. C’est ainsi qu’il est ressorti de la pharmacie sans piper mot.»

Plus loin, il soutient «avoir été conduit au Commissariat des Parcelles Assainies, après avoir empoigné le Commissaire Sankharé», avant de présenter «ses excuses les plus chaleureuses au sieur Sankharé».

Répondant à la question de savoir pourquoi il a empoigné le commissaire, le Dr Gaye déclare : «J’ai agi sous le coup de la colère, car n’ayant pu accepter d’être traité d’impoli. Je reconnais avoir eu tort sur toute la ligne, car je ne devais pas agir de la sorte. Je présente encore mes excuses les plus sincères au Commissaire Sankharé et je promets qu’une telle chose ne va plus se reproduire.»

À la question de savoir s’il savait, à l’avance, que le sieur Sankharé est le commissaire de police des Parcelles Assainies, Cheikhouna Gaye soutient : «Non, je ne l’ai jamais su. C’est une fois dans vos locaux que j’ai su à qui j’avais affaire. J’ai agi sous le coup de la colère et je le reconnais totalement. D’ailleurs, je lui ai présenté mes excuses dans son bureau et je promets de revenir demain lui présenter, à nouveau, mes excuses.»

Mais ça, c’était avant le tollé monstre suscité par la publication d'une vidéo, obligeant la hiérarchie de la Police à relever le commissaire Sankharé de ses fonctions de patron du commissariat des Parcelles Assainies.