NETTALI.COM – Le silence de Idrissa Seck, théoriquement chef de l’opposition au lendemain de la présidentielle de 2019,  sur la nouvelle affaire Petro-Tim, fait débat. Dans un entretien avec Tfm, le secrétaire général de Rewmi écarte la thèse du complot et explique cette expectative prudente de son leader par un prisme d’analyse géopolitique qui cherche à chasser le spectre d’une malédiction des ressources naturelles, préjudiciable aux intérêts du Sénégal.

Invité de la dernière édition de Face to Face sur Tfm, l’ex-ministre de l’Environnement, sous le magistère du président Abdoulaye Wade, a tenu à écarter toute interprétation de nature à jeter le doute, au sujet du silence supposé de Idy sur la tentaculaire Petro-Tim.

D’emblée, Dr Lamine Ba a tenu à « féliciter » la justice qui a décidé d’ouvrir une enquête sur l’affaire Aliou Sall, à la suite de la levée de boucliers suscitée par les rebondissements portés par la Bbc.

« C’est une question d’une extrême sensibilité, c’est compliqué. Tout le monde ne pas s’improviser expert. Mes connaissances en géopolitique me prédisposent à redouter la malédiction des ressources naturelles. C’est ce qui est à l’origine de la guerre du Biafra. Depuis son indépendance, l’Algérie ne parvient pas à être stable à cause des convoitises autour de ses ressources naturelles. Nous avons une présomption favorable. Laissons l’enquête suivre son cours. On ne doit pas brûler ce pays à cause de la polémique autour du pétrole. Nous nous sommes battus pour la manifestation de la vérité, dès lors que le procureur s’auto-saisit, nous croyons que la cause est entendue », se veut prudent le secrétaire général de Rewmi.

« Le Président Idrissa Seck n’est pas un simple politicien, c’est un homme d’Etat expérimenté. Très jeune, il a été le directeur de campagne de l’opposant Abdoulaye Wade avant d’exercer de hautes fonctions dans ce pays. Le bon sens veut qu’il s’accorde le temps de s’informer pour pouvoir donner sur la question la réponse la mieux conforme aux intérêts du Sénégal. Il faut se donner le temps d’avoir les meilleurs éléments d’appréciation. Nous ne disons pas qu’il n’y a pas de zones d’ombre, mais on a l’impression que ce qui est perçue comme telles n’est que la partie visible de l’iceberg », explique cette grande figure de l’Internationale libérale.

Pour lui, le fait que « les jeunes de Rewmi participent à toutes les manifestations de la plate-forme Arr Li Niou Bokk », prouve qu’ils sont soucieux de la transparence dans la gestion des ressources naturelles. « Au niveau de la Cellule des cadres de Rewmi, il y a des centaines d’intellectuels outillés dans tous les domaines de la vie socio-économique de ce pays qui ont déjà délibéré sur la matière », ajoute-t-il. Faisant allusion au programme de campagne du candidat Idrissa Seck qui accorde une place de choix au gaz et au pétrole découverts sous nos cieux.

Se prononçant sur le dialogue politique en cours, il offre, en exemple,  le Haut conseil de discernement des intérêts de la nation, en Iran, qui est un cadre trans-partisan délibérant sur les grandes questions en relation avec la vie de la nation.

En somme, résume Dr Ba, « le Sénégal ne s’arrête pas  l’affaire Aliou Sall ». « Notre génération a hérité d’un pays stable, nous devons tout mettre en œuvre pour préserver cette stabilité », laisse-t-il méditer.

En ce qui concerne la radicalisation d’une certaine opposition émergente qui a fait de l’affaire Petro-Tim un filon, Lamine Ba évite les comparaisons à l’emporte-pièce, car ces derniers, à la lumière de l’histoire, ne sont « pas plus méritants » que les politiques classiques sur le terrain des acquis démocratiques. « On n’a pas la même expérience. Nous nous battons depuis l’âge de 18 ans », dira-t-il.