NETTALI.COM – Ainsi parlait Thierno Alassane Sall, à une époque pas si lointaine que ça. Mais au regard du contexte actuel, on peut se demander s'il n'est pas judicieux de se taire quand on dénonce les crimes qui impliquent notre responsabilité directe ou indirecte ?

Actuellement en première ligne dans le combat de l’opposition, relativement aux révélations  Bbc sur la nébuleuse PETRO-TIM, Thierno Alassane Sall, au physique de Julian Assange tropical, était pourtant le bouclier du régime, quand les premières indiscrétions furent portées sur l’affaire, au mitan des années 2010.

"La fable qui constitue à croire que des gens, particulièrement Petro Tim, étaient au courant qu'il y avait du gaz ou du pétrole dans la zone et qu'ils se sont arrangés pour aller vendre, c'est un canular parce que la société qui gagne dans cette affaire, c'est Kosmos et non Petro Tim", défendait-il, un jour d’août 2016, sur les ondes de Sud Fm.

Aujourd’hui, se laissant mener par les vents et variations de la vie politique, il  semble ignorer cette loi d’airain qui postule que nul ne puisse se prévaloir de sa propre turpitude.

Invité alors à l’émission Objection, il mentionnait de but en blanc à l’endroit des agitateurs : "Si Petro Tim savait de manière certaine qu'il y avait du gaz d'une quantité importante à cet endroit, jamais, à mon avis, il n'aurait cédé à Kosmos 60%. Au moment où Petro Tim cédait 60% de ces parts à Kosmos, il n'avait aucune idée du potentiel mais particulièrement de la découverte qui allait venir deux ans après. Sinon, il aurait mobilisé des ressources par ses banques pour financer cette découverte".

En réalité, le style de communication de l’ancien ministre de l’Energie emprunte au situationnisme son mode opératoire. Il use du champ lexical de la menace sans franchir le Rubicond, pour autant, comme quand on l’entend dire : "Je dirai ce que je sais le moment venu", tout en se cachant dans son manteau d’homme d’Etat pour justifier ses silences calculés. Un produit de l'école senghorienne comme Djibo ne se comporterait pas ainsi, en pareilles occurrences. S’il est le Robin des Bois qu’il prétend être, que le leader de la "République des Valeurs" ne s’offre-t-il pas en holocauste pour la cause de la Patrie en battant le fer de la résistance encore qu’il est chaud ?

Thierno Alassane Sall n’est pas le seul transfuge du Macky à s’illustrer par ce jeu d’ombre. Abdoul Mbaye aussi pousse le ridicule à son comble, quand il dit ignorer le rôle de Aliou Sall, sous sa primature.

Thierno Alassane, juge de Abdoul Mbaye, déclare, dans le même entretien avec Sud Fm : "Quand Abdoul Mbaye dit qu'il ne savait pas que le nom d'Aliou Sall était dans le processus (représentant de Petro Tim au Sénégal), cela pose problème dans la mesure où tous les documents passaient par lui, en sa qualité de Premier ministre avant d'atterrir sur la table du président de la République".

Dans un pays de grande démocratie, ni Thierno Alassane Sall, ni Abdoul Mbaye, n’auraient voix au chapitre, quand on parle de PETRO-TIM. Car selon l’accusation, le Sénégal pourrait perdre des milliers de milliards de F CFa. Seulement ici, le ridicule ne tue point.