NETTALI.COM - Décrit comme l’homme de confiance de Doha en Afrique subsaharienne, Karim Wade, selon La Lettre du Continent, pourrait atterrir à la tête du nouveau fonds d’investissements que le Qatar compte dédier au continent. Est-ce à dire qu’il va renoncer à ses ambitions politiques.

Alors que le Pds traverse la plus grande crise de son histoire, La Lettre du Continent nous informe, dans sa dernière publication, que Karim Wade pourrait rebondir dans le business, en pilotant le Fonds stratégique d’investissements dédié à l’Afrique que le Qatar compte mettre en place. Ce fonds, s’il existe, pèserait 2 milliards d’euros.

Pour donner de l’ampleur à l’affaire, on nous renseigne que Wade-fils est en concurrence avec le président Ouattara, qui voudrait aussi hériter du fromage, au terme de son second mandat. Voyez-vous le chef d’Etat ivoirien, l’ancien des institutions de Breton Woods et ex-patron de la BCEAO, se  reconvertir porteur de mallettes arabes ?

Le même journal décrivait le "Prince Abdou Karim" comme le « conseiller occulte» de l’émir du Qatar. Ce dernier aurait, en sous-sol, manœuvré pour ouvrir les portes de plusieurs capitales en Afrique de l’Ouest, préalablement à  la tournée que l’émir Tamin Ben Hamad al-Thani a effectuée dans la sous-région du 20 au 24 décembre 2017.

Tout cela peut être vrai. L’Emirat gazier, confronté au blocus que lui imposent ses voisins, pousse lentement ses pions en Afrique subsaharienne pour sortir de l’étau.

Seulement, le journal ne nous dit  pas si Karim Wade va renoncer à ses ambitions politiques, le cas échéant. En outre, Dakar pourrait percevoir désapprouver la démarche, de la part d’un partenaire qui emploie un opposant.

Si l’ex-patron de la Génération du Concret était si bien en cour auprès de ses riches amis, est-ce que Doha (nouvel allié de Téhéran)  allait échouer à supplanter l’Arabie Saoudite de sa sphère d’influence en Afrique ? De plus, le Qatar, qui a des participations dans plusieurs multinationales implantées en Afrique comme TOTAL, ECOBANK, GLENCORE… dispose déjà d’un bras financier beaucoup plus puissant ( le Qatar Investment Authority avec300 milliards de dollars d’actifs ), qui arrose les pays africains de petro-dollars.

En définitive, il va falloir que La Lettre du Continent éclaire un peu plus notre lanterne pour qu’on sache de quoi retourne véritablement ce nouveau fonds qu’elle prête au Qatar.