NETTALI.COM -  Ils n’étaient pas représentés à la cérémonie de lancement des travaux du dialogue national mardi dernier à la présidence de la République. Mais Idrissa Seck et son parti participent bel et bien aux concertations. C’est que du côté de Rewmi, on semble avoir compris que c’est l’occasion ou jamais de régler définitivement le litige autour du fichier électoral qui aurait permis «la victoire électronique» de Macky Sall lors de la dernière présidentielle.

 Idrissa Seck est cité, à raison, parmi les ténors de la classe politique qui, comme Ousmane Sonko et Abdoulaye Wade, avaient boudé la cérémonie de lancement, mardi dernier, des travaux du dialogue national. Le parti Rewmi avait ainsi préféré laisser Mamadou Diop Decroix représenter le Front de résistance nationale (Frn). Cette absence peut-elle être assimilée à un boycott du dialogue national par l’ancien Premier ministre et son parti ? Eh bien, il semble que non. Puisque le Rewmi a décidé de prendre part aux concertations. Idrissa Seck était d’ailleurs représenté ce vendredi à l’installation de la commission cellulaire dirigée par le Général Mamadou Niang. Le député Déthie Fall et Ass Babacar Gueye, secrétaire national chargé des élections, ont fait le déplacement à la Direction générale des élections (Dge) pour y représenter le Rewmi.  C’est que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a compris que même s’il ne dialogue pas directement avec Macky Sall, les enjeux sont tellement importants qu’il serait risqué de boycotter les commissions techniques.

«La politique de la chaise vide nous a valu tous les déboires», confie un responsable de Rewmi interpellé sur les raisons qui ont poussé Idrissa Seck et compagnie à prendre le train en marche. En effet, pendant le premier mandat de Macky Sall, l’opposition a pratiquement boycotté tous les appels au dialogue. Ce qui a ainsi laissé la voie libre au pouvoir. «Aly Ngouille Ndiaye en a profité pour tripatouiller le fichier électoral», soutient un membre du Frn qui se dit convaincu que «c’est ce qui a permis la victoire électronique de Macky Sall au premier tour de la présidentielle du 24 février dernier».

D’ailleurs, ajoute un autre leader de l’opposition, «sans dialogue électoral, il n’y a aucun sens de participer aux prochaines échéances électorales». Autrement dit, les partis d’opposition comptent sur Famara Ibrahima Sagna, Général Mamadou Niang et les autres pour obliger le pouvoir à accepter le nettoyage du fichier électoral. D’ailleurs, même le Pastef de Ousmane Sonko qui se montre plutôt radical face au pouvoir de Macky Sall va bel et bien travailler dans cette commission technique pour le toilettage du fichier et du code électoral. Parce que pour l’opposition, c’est à ce niveau que se trouve le principal enjeu.

Pour rappel, le président de la République, Macky Sall, a procédé mardi à l’ouverture du dialogue national en présence de plusieurs personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile. L’ancien ministre Famara Ibrahima Sagna a été choisi, sur la base d’un consensus, pour piloter ces concertations.