NETTALI.COM – Procès du double meurtre de Madinatoul Salam. Après les plaidoiries, l’heure est aux répliques. Ce jeudi, une forte bataille est engagée entre les avocats de la défense et ceux de la partie civile  autour de l’arme qui a tué les deux victimes et le certificat de genre de mort.

 A qui appartient l’arme qui a servi à ôter la vie à Bara Sow et Ababacar Diagne ? La question est au cœur des débats ce jeudi à la chambre criminelle de Mbour où Cheikh Béthio Thioune et une vingtaine de ses talibés sont jugés dans le cadre de l’affaire du double meurtre de Madinatoul Salam. Après le réquisitoire du procureur qui a requis les travaux forcés à perpétuité contre Cheikh Béthio Thioune et 16 de ses co-accusés, et les plaidoiries des avocats, l’heure aux répliques. Les avocats de la défense, Mes Bassirou Sakho et Abdou Dialy Kane, en ont profité pour demander, une nouvelle fois, l’acquittement de leurs clients. Mais c’est surtout l’arme qui a servi à tuer les deux victimes et le certificat de genre de mort qui sont au centre des débats.

Pour Me Khassimou Touré de la partie civile, l’arme qui a atteint Ababacar Diagne appartient bel et bien à Cheikh Béthio Thioune. Alors que Me Bassirou Sakho de la défense soutient, lui, qu’il y a «beaucoup d’errements sur le certificat de genre de mort». Aussi, il demande au juge de prendre ses responsabilités. Egalement, conseil de la partie civile, Me Ibrahima Mbengue dit avoir l’impression qu’on veut casser du thiantacoune pour faire plaisir à l’opinion. «Les rumeurs et les émotions n’ont pas de place devant cette cour», dit-il. D’ailleurs, la défense fustige la conférence de presse donnée par le procureur Ndoye de Thiès en 2012 au moment où leurs clients étaient encore devant les enquêteurs.

Avant de se retirer, la Cour a redonné la parole aux accusés. Si Mame Balla Diouf dit regretter les faits, Demba Ka, lui, s’est fait le porte-parole des autres accusés pour fustiger les longues détentions préventives. Le président du tribunal a prononcé son mot de remerciement avant de se retirer. Il assure que tout sera fait dans le respect du code et de la législation. Le délibéré est attendu lundi à 9 heures.