NETTALI.COM- Le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines ( SAID) est très remonté contre leur directeur. Les syndicalistes lui ont adressé une lettre ouverte pour l'accuser d'avoir rompu le fil du dialogue. Ils lui en veulent aussi à cause de l'arrestation de leur collègue Bassirou Diomaye Faye dans les locaux de la DGID.

Le Syndicat des agents des impôts et domaines (SAID) en plus de la grève totale décrétée pour exiger la libération de Bassirou Diomaye Faye et Cie, a adressé une lettre ouverte au Directeur Général des Impôts et Domaines. « La première personne qui devait se sentir outrée par l’arrestation du collègue Bassirou dans les locaux de la DGID et le comportement irrespectueux des agents de police venus le chercher devrait être raisonnablement le Directeur Général. Cette attitude démontre à suffisance que pour préserver notre dignité et sauvegarder le respect dû à l’agent des impôts et domaines, nous devons nous battre nous-mêmes. Ceux qui devaient constituer nos remparts semblent se débiner » se désole le Bureau exécutif national. Qui rejette les arguments du directeur de la DGID selon lesquels leur  mouvement a été déclenché « subitement » à une échéance clé pour paralyser l’administration et ralentir la mobilisation des ressources. « Déclencher une grève de manière subite relève d’une impossibilité matérielle et juridique et le dire, pour une autorité de votre trempe, témoigne soit de votre méconnaissance des règles élémentaires de l’activité syndicale, soit d’une volonté de verser dans la manipulation ou la désinformation, soit d’une mauvaise foi manifeste » retorquent les syndicalistes.  Qui poursuivent : l’exigence de respect des délais de préavis à observer et la nécessité d’entreprendre des démarches pour la mobilisation de notre base vous ont donné suffisamment de temps pour asseoir une dynamique de concertation qui pouvait aboutir à éviter cette grève totale.

Soulignant que le SAID a toujours été un syndicat responsable et ouvert au dialogue, le BEN indiquent que la seule rencontre qu’il y a eue entre le BEN et le directeur a été à leur initiative.

Par ailleurs, les syndicalistes considèrent le communiqué de leur hiérarchie comme un aveu d’impuissance. A ce propos, ils ont lancé à l'endroit de cette dernière : « Vous semblez n’avoir aucune maitrise de la situation et aucune solution à proposer pour satisfaire les revendications légitimes du SAID .Pire, raviver et instrumentaliser un syndicat moribond, dont les membres même s’interrogent de son existence actuelle, pour tenter de discréditer le mouvement à travers des sorties médiatiques intempestives d’un leader syndical en perte de vitesse et hors du cadre de la DGID, relève de stratégies moyenâgeuses qu’on croyait révolues au sein de notre administration. Commanditer des publi-reportages taillés sur mesure dans certaines télévisions de la place n’a fait que montrer toute votre peine à maquiller la réalité. En rompant le fil du dialogue, en communiquant par presse interposée et en tentant de minimiser les impacts du mouvement d’humeur, vous avez opté publiquement pour une stratégie du pourrissement. Nous en prenons acte et nous apporterons les réponses syndicales appropriées à de tels agissements ».

Aussi, toujours dans la lettre, le SAID estime qu’il aurait mieux fallu, pour un DG entrant, « tendre la main à toutes les parties prenantes de la DGID dès sa nomination que de s’enfermer dans sa tour d’Ivoire attendant que les organisations syndicales demandent des audiences.»

«Vous ne l’avez pas fait. Vous entendre reconnaitre, quatre (4) mois après votre nomination, que vous n’avez reçu les partenaires sociaux qu’une fois sous leur demande témoigne à suffisance de l’état d’esprit des autorités de la DGID. L’occasion vous a été donnée de vous rattraper avec d’abord la survenance de ce mouvement d’humeur puis avec l’élaboration du document portant cadre de management des services et la formulation des projets et programmes qui devraient guider l’action de la DGID sur les prochaines années. Vous avez préféré ne pas inclure le SAID dans votre démarche », ajoute le SAID.