NETTALI.COM - Dans un entretien accordé à un journal de la place en 2011, feu Djibo Leïty Kâ déclarait qu’il y a « des socialistes de fonctions et des socialistes de convictions », faisant allusion aux situationnistes qui sont encartés dans le Ps pour booster une carrière et s’octroyer une ascension sociale rapide. Le temps semble avoir donné raison à l’ex-chef de file du Renouveau démocratique.

Comment expliquer l’attitude de  Me Moussa Bocar Thiam si prompt à brûler aujourd’hui le mythe qu’il a adulé hier ? N’est-ce pas cet avocat qui s’est attaqué à Khalifa Sall et Cie quand ces derniers ont voulu libérer le parti senghorien de l’emprise de l’Alliance pour la République ?

Comme le ridicule ne tue point, cet homme s’en prend aujourd’hui à Ousmane Tanor Dieng.  « La manière dont il gère le parti n'est pas convaincante », retourne-t-il l’arme contre son ex-mentor, dans une rencontre avec les journalistes ce samedi. Rencontre, au cours de laquelle, il a annoncé sa démission. Pour aller où ? A l’Apr, nous révèle-t-on !

Comble de paradoxe, au lendemain de la formation d’un nouveau gouvernement post-législatives 2017, il dénonçait les velléités supposément hégémonistes du parti de Macky Sall. S’il rejoint l’Alliance pour la République, ce sera, ainsi qu'on l'imagine, un stratagème pour espérer rempiler à la tête de la mairie de Ourossogui.

« Je suis surpris de voir, après les élections législatives, avec tout le sacrifice et tout l’engagement de notre parti au sein de Benno Bokk Yaakar, qu’on se retrouve au statu quo, voire même moins, parce qu’au départ, on avait trois ministres. Ce nouveau gouvernement ne reflète pas le poids politique du Ps, parce que gouverner ensemble signifie qu’on ait des acteurs dans le gouvernement. On s’attendait à avoir au minimum cinq ministres socialistes. Ce sont les seuls éléments qui pouvaient permettre de dire aujourd’hui que nous avons un gouvernement qui correspond aux enjeux politiques et au rapport de force politique dans le pays », avait fustigé Me Moussa Bocar Thiam, le 11 septembre 2017, dans les colonnes du quotidien L’Observateur.

Certes Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam ont déjà fait leur temps, mais le fait de quitter ce parti pour des raisons bassement matérialistes repose, avec acuité, le débat sur l’avenir de ce Ps qui aurait perdu son âme. On comprend mieux pourquoi Me Thiam, en sa qualité de porte-parole adjoint, a récemment pris le contre-pied de Abdoulaye Wilane, quand celui-ci a tendu la main à la bande à Khalifa Sall pour une reconstitution de la famille socialiste.