Nettali.com – A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal célèbre, ce vendredi 15 mars, la journée internationale de lutte contre les bavures policières. Occasion pour Amnesty Sénégal de faire la revue des violences exercées par les forces de l’ordre sur les citoyens. Pour Seydi Gassama, l’impunité dont bénéficient les hommes de tenue fait courir à notre pays un véritable danger.
Malick Ba, Fallou Sène, Balla Gaye, Bassirou Faye… La liste des Sénégalais victimes de violences policières est assez longue. Pourtant, très souvent, les sanctions attendues ne viennent jamais. En cette journée internationale de lutte contre les bavures policières, Seydi Gassama tient à sonner l’alerte. Pour lui, un véritable danger guette le Sénégal. «Pendant l’année 2018, il y a eu plusieurs cas de personnes décédées dans les commissariats de polices ici même à Dakar, des personnes décédées dans des brigades de gendarmerie, d’autres lors d’opérations de maintien de l’ordre», regrette le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal.
Il rappelle en outre qu’il y a eu des blessés graves de la part de la police et de la gendarmerie. «Il faut aussi relever les dangers que le pays court quand les citoyens se rendent compte qu’ils ne peuvent pas obtenir justice. Ils ont tendance à se rendre justice eux-mêmes. La violence des forces de sécurité contre les citoyens peut entraîner la violence des citoyens contre les forces de sécurité. On a vu le cas de Fodé Ndiaye à Colobane», dit-il, rappelant le cas de ce jeune policier tué lors de manifestations politiques en 2011.
De l’avis de Seydi Gassama, le gouvernement doit laisser le parquet faire son travail et exercer l’action. Et de fustiger : «Depuis le cas de Fallou Sène, aucun membre des forces de sécurité n’a été poursuivi pour des cas de tortures, de bavures ou de meurtres commis contre des citoyens en état d’arrestation ou au cours des opérations de maintien de l’ordre. Cela va détériorer les relations entre les forces de l’ordre et les citoyens qui auront tendance à se rendre justice eux-mêmes.»