NETTALI.COM - Les propos tenus par le Premier ministre Ousmane Sonko lors du Téra Meeting continuent de susciter des remous. Cette fois, c’est Babacar Ba, président du Forum du Justiciable, qui hausse le ton. Dans une publication sur X (ex-Twitter), il a directement interpellé l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS), l’invitant à sortir de son silence après les attaques frontales du chef du gouvernement contre certains magistrats de la Cour suprême.
« Si l’Union des Magistrats du Sénégal ne condamne pas les attaques publiques du Premier Ministre Ousmane Sonko contre certains magistrats de la Cour suprême, qu’elle se taise à jamais », a écrit Babacar Ba.
Un message clair, au ton sans détour, qui met la pression sur la principale organisation des magistrats du pays.
Lors de son meeting tenu samedi à Dakar, Ousmane Sonko s’en est pris ouvertement à certains magistrats, les accusant de bloquer volontairement des dossiers transmis par le Pool judiciaire financier (PJF).
« Certains magistrats, notamment à la Cour suprême, écrasent les dossiers émanant du Pool judiciaire financier. Ils n’ont aucun différend avec le régime, mais ils estiment avoir des comptes à régler avec moi, Ousmane Sonko », a lancé le Premier ministre devant une foule acquise à sa cause.
Cette sortie, d’une rare virulence à l’encontre du pouvoir judiciaire, a provoqué un vif débat sur la séparation des pouvoirs et la responsabilité des autorités politiques dans leurs déclarations publiques.
Entre justice et politique : un équilibre de plus en plus fragile
Pour Babacar Ba, ces propos risquent de fragiliser davantage la crédibilité de l’institution judiciaire dans un contexte de forte tension politique.
Le Forum du Justiciable, connu pour ses positions tranchées sur la gouvernance et l’État de droit, estime que le silence de l’UMS serait interprété comme une complicité passive face à ce qu’il qualifie de dérive verbale.
Cette nouvelle polémique vient s’ajouter à une série de frictions entre le pouvoir exécutif et le corps judiciaire, depuis la relance de plusieurs dossiers financiers sensibles visant d’anciens responsables du régime précédent.






