NETTALI.COM - L’audition et la garde à vue de l’ancien maire de Guédiawaye, Aliou Sall, et de son épouse Aïssata Sall, à la Division des investigations criminelles (DIC), marque une nouvelle étape dans la série de procédures engagées contre d’anciens responsables proches du régime de Macky Sall. Placé en garde à vue dans une affaire présumée de blanchiment de capitaux, l’ex-directeur de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) conteste fermement les accusations.

Selon les premiers éléments, l’affaire trouve son origine dans la vente d’un terrain par une Société civile immobilière (SCI) créée par Aliou Sall après son départ de la CDC. Associé à la société Sertem de Léopold Ngom pour un projet immobilier, le promoteur aurait obtenu un financement bancaire avant que le projet ne soit abandonné.

Le terrain a ensuite été vendu au commerçant Lahat Dieng pour 150 millions FCFA, somme ayant transité par le compte de la SCI, géré par l’épouse de l’ancien maire.

Lors de son audition, Aliou Sall a reconnu la transaction, tout en affirmant qu’elle s’était déroulée dans le strict respect de la légalité, devant notaire et avec toutes les pièces justificatives nécessaires.

 Une garde à vue à forte portée symbolique

Cette procédure intervient dans un contexte de durcissement du contrôle financier par les autorités actuelles, qui affirment vouloir lutter contre la corruption et les malversations économiques. Mais pour une partie de l’opinion, cette affaire illustre aussi une judiciarisation croissante des affaires impliquant d'anciens proches du pouvoir. Après les dossiers visant Madiambal Diagne, Abdoulaye Daouda Diallo ou d’autres figures du camp Macky Sall, certains y voient une poussée politico-judiciaire, voire une épuration sélective.

 Entre droit et perception politique

Si le parquet financier affirme se baser sur un rapport de la CENTIF, les défenseurs d’Aliou Sall dénoncent des accusations disproportionnées autour d’une simple vente immobilière. L’ancien maire de Guédiawaye, assisté de Me El Hadji Diouf et Me Ousmane Thiam, pourrait être présenté au doyen des juges Idrissa Diarra, ce qui ouvrirait la voie à une éventuelle inculpation.

Quoi qu’il en soit, ce dossier cristallise une fois de plus la tension entre volonté de transparence et risque d’instrumentalisation politique dans la gouvernance du Sénégal post-Macky Sall.