NETTALI.COM- Le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu son verdict dans l’affaire Dame Amar et Cie, poursuivis pour détention et usage de drogue ainsi que pour corruption. Seul l’homme d’affaires a écopé d’une peine d’un mois de prison ferme et d’une amende de 150.000 FCFA. Ses trois co-prévenus ont été relaxés.
Arrêtés dans la nuit du 1er au 2 septembre 2025 par la Brigade régionale des stupéfiants (BRS) de Dakar, Dame Amar, son masseur S. S. Fall, son amie dentiste Maalani Ghita et l’agent de Nma, M. D. Ndiaye, comparaissaient ce mercredi 10 septembre devant le tribunal des flagrants délits. Les enquêteurs affirment avoir découvert 200 g de Kush, 10 g de haschich, du résidu de drogue et du matériel de conditionnement dans le salon de Dame Amar. Selon eux, l’homme d’affaires avait tenté de corrompre les agents en leur proposant 2 millions de FCFA, ce qui avait conduit à l’arrestation de M. Ndiaye, venu lui apporter la somme.
Des accusations rejetées en bloc par la défense
À la barre, Dame Amar a contesté la quasi-totalité des faits. Il a nié l’offre et la cession de drogue, soutenant que les stupéfiants avaient été découverts en bas de l’immeuble et qu’il avait cessé toute consommation depuis 2021, année marquée par la mort tragique d’une invitée lors d’une soirée chez lui. Concernant les accusations de corruption, il a expliqué que l’argent apporté par M. Ndiaye servait simplement à le dépanner après son retour de voyage. Son co-prévenu l’a confirmé, précisant qu’en tant qu'agent administratif à NMA, il lui arrivait régulièrement de remettre de l’argent à Dame Amar et à sa famille.
Le prévenu a également justifié son refus de se soumettre à un test urinaire par ce qu’il a qualifié de « comportement brutal » des policiers, qui auraient enfoncé sa porte.
Le masseur S. S. Fall et la dentiste M. Ghita ont eux aussi refusé le test, assurant n’avoir jamais consommé de drogue. M. Ghita a même soutenu que les policiers avaient présenté comme preuve une substance qu’ils disaient avoir trouvée dans la chambre de Dame Amar.
Dans ses réquisitions, la représentante du parquet a demandé la relaxe pour S. S. Fall, M. Ghita et M. Ndiaye, estimant qu’aucune preuve n’attestait leur implication directe dans la consommation ou la corruption. Contre Dame Amar, elle a sollicité, après disqualification de l'offre en détention en vue de l'usage, une peine de deux ans dont six mois ferme, assortie d’une amende de deux millions de FCFA. Elle a aussi requis la confiscation de la somme saisie.
Les avocats du mis en cause ont dénoncé une procédure entachée d’irrégularités, rappelant que la perquisition avait eu lieu à une heure avancée de la nuit, sans le consentement de leur client. Ils ont plaidé que Dame Amar ne pouvait être poursuivi que pour la détention de huit grammes de Kush.
Après délibéré, le tribunal a condamné l’homme d’affaires à un mois de prison ferme et à une amende de 150.000 FCFA. La confiscation des deux millions de FCFA a été ordonnée, tandis que ses véhicules lui ont été restitués. Ses co-prévenus, eux, ont été relaxés au bénéfice du doute.
