NETTALI.COM - Entre 2021 et 2024, la Société des Mines du Sénégal (Somisen SA) a recouvré 41,425 milliards de FCFA de dividendes dans le secteur extractif. Alors que l’État anticipe 29,5 milliards supplémentaires au titre de l’Impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières (IRVM), certaines compagnies minières, comme "Grande Côte Opérations", refusent toujours de verser leur part.
Le secteur minier sénégalais confirme son potentiel en matière de revenus pour l’État. Sur la période 2021–2024, la Somisen SA a recouvré en moyenne 18,326 milliards FCFA de dividendes par an, pour un total cumulé de 41,425 milliards FCFA. Ces recettes, issues des participations de l’État dans plusieurs sociétés minières, témoignent d’une politique plus active de recouvrement initiée ces dernières années.
En parallèle, le gouvernement prévoit de percevoir 29,532 milliards FCFA au titre de l’IRVM (Impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières), grâce à une hausse de 126 % des dividendes recouvrés. Une dynamique qui conforte l’ambition des autorités de mieux capter la rente minière, longtemps jugée opaque ou sous-optimisée.
Mais cette stratégie de recouvrement rencontre encore des résistances. Selon des sources proches du dossier, Grande Côte Opérations (GCO), exploitant les sables minéraux dans la région de Thiès, a réalisé un bénéfice de 14,42 milliards FCFA... tout en refusant de verser des dividendes à ses actionnaires, dont l’État sénégalais.
Face à ce refus jugé injustifié, les autorités ont empêché la tenue de l’Assemblée générale des actionnaires, dénonçant une tentative d’évasion financière sous couvert de stratégie d’entreprise. Ce bras de fer traduit la volonté du gouvernement de faire respecter ses droits d’actionnaire, mais aussi de rétablir un certain équilibre dans les relations avec les multinationales extractives.
La Somisen, bras opérationnel de l’État dans le secteur, joue désormais un rôle pivot dans cette transformation. En rendant compte des dividendes dus, en supervisant les assemblées d’actionnaires et en interpellant les partenaires récalcitrants, elle s’affirme comme un acteur-clé du recouvrement minier.
Reste à savoir si cette posture plus ferme de l’État s’inscrira dans la durée, au-delà des effets d’annonce. Les prochains mois seront décisifs, notamment dans le suivi des contentieux ouverts et dans la réévaluation des conventions minières en cours de renégociation.