NETTALI.COM - Jugé pour avoir détourné 5 millions de francs CFA des caisses de son entreprise, Djiby Samassa, gérant de multi-services, s'est défendu en avançant une explication peu commune : il aurait été victime d’un envoûtement mystique. Le tribunal des flagrants délits de Dakar rendra sa décision le 30 juillet prochain.

Un détournement sous hypnose ? C’est en tout cas la ligne de défense pour le moins inattendue qu’a adoptée Djiby Samassa, ce mercredi 16 juillet, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ce gérant de multi-services, poursuivi pour abus de confiance par sa patronne, Yaye Anta Ndao, est accusé d’avoir subtilisé la somme de 5 millions de francs CFA dans les caisses de l’entreprise.

À la barre, le prévenu a raconté un scénario pour le moins déroutant : un individu se serait présenté vers 10h30 pour effectuer un dépôt via Orange Money. Ce dernier lui aurait tendu un bout de papier avec un numéro de téléphone. "En le prenant, j’ai aussitôt perdu connaissance. À mon réveil, l’homme et l’argent avaient disparu", a-t-il déclaré, convaincu d’avoir été victime d’un sortilège.

Interrogé sur ses habitudes de jeu, notamment au PariFoot, Djiby Samassa a reconnu y participer de temps à autre, tout en niant avoir utilisé les fonds détournés pour parier. Il a également rappelé travailler pour la plaignante depuis huit ans, assurant les fonctions de gérant et de chauffeur. Les caméras de surveillance, pourtant installées dans le multi-services, étaient, selon lui, hors service depuis deux ans.

La défense, assurée par Me Cheikh Sy, a mis en avant le remboursement partiel d’un montant de 1,5 million de francs CFA. L’avocat a indiqué qu’un engagement familial avait été pris pour éponger le reste de la dette, plaidant ainsi la clémence du tribunal. Il a sollicité la relaxe au bénéfice du doute, ou à défaut, une requalification des faits en faute civile.

Face à lui, Me El Hadji Diouf, avocat de la partie civile, a fustigé la version du prévenu, qu’il juge invraisemblable, et a exigé une indemnisation de 7 millions de francs CFA, tenant compte des dommages subis par sa cliente.

Le parquet, pour sa part, a requis l’application stricte de la loi pénale. À l’issue des débats, le tribunal a fixé le délibéré au 30 juillet 2025. En attendant, le mystère plane toujours sur ce détournement aux allures d’envoûtement.