NETTALI.COM - L’élection de Bassirou Diomaye Faye n’est pas une révolution. C’est du moins ce que pense Pr Mbaye Thiam. L’historien et enseignant à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar estime que c’est une victoire d’une coalition composée d'hommes du système et de l’anti-système.

Invité du Jury du dimanche sur Iradio, Pr Mbaye Thiam a fait son analyse du scrutin de dimanche dernier. Scrutin qui a consacré l'élection de Bassirou Diomaye Faye comme 5e président de la République du Sénégal. L’historien, archiviste et enseignant à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar considère que la victoire de Bassirou Diomaye Faye n’est pas une révolution comme le prétendent certains.

"Ce n’est pas une révolution pour moi. C’est une évolution en termes de rupture, mais ça n'atteint pas une révolution. La révolution est un changement radical de système de gouvernance,  un changement radical de prise en charge des priorités, de prise en charge du pays", soutient Pr Mbaye Thiam. Qui explique: "Il est évident et je le pense le plus sincèrement du monde, qu'il va y avoir sur des questions essentielles de la rupture, mais la manière avec laquelle Diomaye Faye a gagné dans une coalition qui comprend aussi bien des gens du système que des gens de l'anti-système, le fait que derrière un parcours de rupture entamé par Pastef, on a retrouvé des gens qui ont pactisé avec Senghor, avec Abdou Diouf, avec Abdoulaye Wade et même avec Macky Sall. Pastef aurait gagné seul, ça serait une véritable révolution." Ce qui lui fait dire qu'il faudrait attendre de "voir si malgré la large coalition de systemistes ou d’antisystemistes qui a gagné, Pastef va exécuter le programme de Pastef. Sous ce rapport, on peut aller vers une révolution".

De l'avis de l'historien et enseignant à l'Ucad, la victoire de Bassirou Diomaye Faye doit engendrer une recomposition de la vie politique. "D’abord, il y a des générations qui vont disparaître. Ceux qui sont sur la scène politique depuis 40 ans ne vont plus rester. Surtout qu’il y a une vague de jeunes qui est arrivée et ils vont faire avec leurs générations. Ceux qui pendant 40 ans étaient aux affaires, n’ont pas réussi à faire le bonheur des Sénégalais, ils ne peuvent pas revenir aujourd’hui pour le faire", croit-il savoir.