NETTALI.COM - Le Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI) entend faire entendre sa voix lors des prochaines consultations concernant la reprise du processus électoral. Ainsi, Mamadou Diop Decroix et Cie réclament une concertation nationale pouvant aboutir sur des élections inclusives.

Dans le débat pour une nouvelle date pour la Présidentielle, les membres du Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI) qui regroupe des candidats recalés et d’entités politiques, comptent faire entendre leurs voix. Le dimanche 18 février, à l’issue d’une conférence de presse, Mamadou Diop Decroix, secrétaire général du Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), et Cie appellent à la tenue rapide d’un dialogue inclusif qui, d’après eux, est le mieux à même de déboucher sur une date

consensuelle pour la présidentielle. Pour cela, soutient l’ancien parlementaire, il faudrait revoir tout le processus du parrainage qui a privé de leurs droits de nombreux candidats à la Présidentielle. "Les candidats spoliés n’ont jamais demandé le report de la Présidentielle. Nous avons alerté dès le 7 janvier des nombreux dysfonctionnements sur le processus de parrainage bien avant la publication officielle des 20 candidats. Je pense qu’on peut organiser le parrainage et faire un travail de rectification sur le processus avant d’aller vers les élections inclusives", estime l’ancien ministre sous Wade.

Prenant la parole, Cheikh Tidiane Gadio a déclaré qu’un dialogue sans les candidats spoliés est inenvisageable. "Ce pays n’appartient pas aux politiques, il appartient à tous les citoyens sénégalais. Ce dialogue doit réunir toutes les forces vives de la Nation. Il n’est pas question que les 20 candidats s’isolent pour prendre des décisions au nom du pays. Cette question de la Présidentielle ne concerne pas seulement les candi- dats déclarés”, fulmine l’ancien candidat à la candidature pour la Présidentielle.

Surtout que "le Conseil constitutionnel, en actant très clairement le report de l’élection du 25 février, acte en même temps la reprise intégrale du processus électoral. Cette reprise intégrale du processus, en termes clairs, postule que toutes les décisions prises concernant l’élection présidentielle du 25 février 2024 sont caduques. Ainsi, les candidats spoliés, les candidats validés, tout comme le candidat injustement écarté pour prétendue binationalité, sont aujourd’hui tous logés à la même enseigne", a ajouté Mayoro Faye, responsable du Parti démocratique sénégalais lisant le texte liminaire.

Le FDPEI propose de poursuivre le processus, après la fin du mandat de Macky Sall

En outre, le collectif des candidats spoliés renseigne que l’expression "dans les meilleurs délais" utilisée par le Conseil constitutionnel (...) exprime plutôt une volonté de solution consensuelle. Ce qui fait dire à Mamadou Ndiaye, candidat à la candidature, qu’en l’état des choses, seul un dialogue inclusif pourrait nous faire sortir de l’ornière, car la volonté de tenir les élections dans les plus brefs violerait le Code électoral qui prévoit un délai de 80 jours au minimum entre la convocation du corps électoral et la date du scrutin.

Sur ce, ajoute-t-il, le désir d’aller au scrutin avant le 2 avril va à l’encontre du Code électoral. Ainsi au sortir de ce dialogue, l’Assemblée nationale pourra procéder à une réforme du Code électoral pour aboutir à un délai plus court, afin de conclure un processus inclusif et consensuel, informe-t-il.

La question du délai n’effraie pas les membres du FDPEI qui indiquent que le processus pour- rait se faire, même après la fin du mandat de Macky Sall. "Le Conseil constitutionnel n’a pas demandé au président de la République de convoquer le corps électoral. Il a invité les autorités à reprendre le processus électoral. Si cela va au-delà du 2 avril, le président peut démissionner pour céder la place au président de l’Assemblée nationale qui pourrait reprendre le processus. C’est le meilleur moyen d’éviter une crise constitutionnelle au Sénégal", assure Amadou Aly Kane, candidat à la candidature à la Présidentielle.